A partir d'un scénario finalement assez simple (un personnage simple et un peu naïf hérite d'une fortune), Frank Capra dresse un film politique particulièrement intéressant. En effet, Mr Deeds (joué par un excellent Gary Cooper), qui voit sa vie bouleversée du jour au lendemain par l'héritage qu'il récupère (et la façon dont il devra l'utiliser), sert à Capra de révélateur. Mr Deeds, un être peut-être un peu limité mais finalement avant tout un être simple et plein de bon sens permet au spectateur de voir que la société américaine de cette époque (fin des années 20) vacille de toutes parts : les avocats sont verreux et ne cherchent que le profit ; les journalistes sont friands d'événements sensationnels ; les banquiers cherchent à s'enrichir toujours plus; etc. Pourtant, dans une société où le libéralisme, le capitalisme, semble être devenu le maître mot (le pouvoir et l'argent étant des enjeux majeurs), il demeure des gens qui sont prêts à secourir ceux qui ont vraiment besoin d'aide. Mr Deeds fait partie de ces gens honnêtes prêts à aider les pauvres. Le héros de Capra est en outre un être profondément romantique, comme le montre sa belle histoire d'amour. Enfin, à la fin du film, Capra semble s'être fait plaisir en dénonçant avec force la bêtise de certains lors d'une audience de tribunal d'abord risible puis particulièrement émouvante. Dans la veine de La vie est belle, L'extravagant Mr Deeds est un film très optimiste et surtout très humaniste. Un beau film comme malheureusement on n'en voit plus de nos jours.
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