Réalisé en 1998 par le grand John Frankenheimer, cinéaste américain récemment décédé et spécialiste des thrillers politiques et paranoïaques, auteur notamment des remarquables Un crime dans la tête, Les parachutistes arrivent et Seconds, Ronin est un très efficace thriller d’espionnage tourné intégralement en France.
A Paris sont réunis par le biais d’un mystérieux personnage quelques personnages pour l’exécution d’une mission consistant à dérober une mallette d’une grande importance. Sur ce canevas très simple, Frankenheimer va créer un suspense intense où, comme d’habitude chez lui, les apparences sont trompeuses.
Interprété par Robert De Niro, Jean Reno, Stellan Skarsgard et Jonathan Pryce, Ronin est avant tout un redoutable film d’action où les personnages ne cessent de courir dans une société où tous les coups sont permis.
Constamment ambigus, les personnages de Ronin sont le reflet de la société actuelle, où on se vend au plus offrant. Dans un monde sans foi ni loi, où la trahison est chose courante, le héros interprété par De Niro est comme un loup solitaire qui ne cherche qu’à survivre, d’où la référence au ronin japonais qui est un samouraï sans maître qui erre et qui vit au jour le jour.
Doté de spectaculaires poursuites de voiture, Ronin possède un rythme endiablé qui ne faiblit jamais, tous les personnages courant après cette fameuse mallette dont le spectateur ne saura jamais le contenu et qui ne sert que de MacGuffin hitchcockien.
Au final, Frankenheimer livre un impressionnant film d’action, certes moins abouti que ses fabuleux thrillers des années 1970, mais carré et efficace. Par ailleurs, le cinéaste américain met particulièrement en valeur la ville de Paris dans ce film-poursuite qui va à 100 à l’heure.
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