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Titre
:
Sanglantes confessions
Version :
Française
Auteur de la critique :
nicofeel
Date de la critique :
16/12/2007
Cette critique a été
visitée
457 fois.
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Editeur : MGM Année de sortie au cinéma : 1981 Date de sortie du DVD : 24/09/2003 Durée du film : 104 minutes Acteurs: Robert De Niro
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Résumé :
1962. Dans une petite paroisse au milieu du désert, Tom Spellacy vient rendre visite à son frère Desmond qui, malade, attend la mort. Ils évoquent le passé. 1948. Chancelier d'un archidiocèse, Mgr Desmond Spellacy donne toute satisfaction au Cardinal Danaher, dont le souci majeur est de préserver la stabilité des finances de l'Église. Sont donc bienvenus les dons généreux du richissime constructeur immobilier Jack Amsterdam, dont Desmond vient de marier la fille. Tom, lui, est policier. Avec son collègue Franck Crotty, il doit enquêter sur l'assassinat d'une jeune femme, Loïs Fazenda, retrouvée coupée en deux dans un terrain vague. Tom n'aime pas du tout Arnsterdam, et ne fait rien pour s'en cacher, au risque de placer son frère en position délicate. L'homme en effet trempe dans des activités louches, notamment le proxénétisme. Avant d'être flic, Tom travaillait même pour lui, et il a gardé des relations avec la tenancière de bordel Brenda Samuels.
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Avis
Artistique |
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Avis
sur le film : |
(9/10) |
Ulu Grosbard est un cinéaste américain rare et mésestimé, auteur d’œuvres aussi indispensables que Le récidiviste avec Dustin Hoffman ou encore le superbe Georgia avec Jennifer Jason Leigh.
Réalisé en 1981, Sanglantes confessions est un de ses films les plus réussis. Polar noir et radical, le film confronte deux frères : Desmond (interprété par un très sobre Robert De Niro), prêtre et Tommy (un Robert Duvall parfait, comme toujours), flic, dans un drame humain d’une grande intensité mettant en contradiction la conception de la vie des deux hommes, dans une société frustrée où même le catholicisme s’achète.
Grosbard n’y va pas avec le dos de la cuillère et dénonce avec virulence l’ambiguïté des hommes de foi, obligés de négocier comme des hommes d’affaires pour l’achat de terrains pour que la religion puisse s’étendre.
Sanglantes confessions est un constat cinglant de l’hypocrisie des Etats-Unis, où les hommes se réfugient dans la foi pour se donner bonne conscience mais qui sont les victimes consentantes d’un capitalisme marchand qui ne cesse de gagner du terrain, à l’instar de l’odieux personnage interprété par Charles Durning.
Entre foi, sexualité déviante qu’on exerce comme des coupables dans les bas-fonds de la ville et religion purement commerciale, Sanglantes confessions fait le portrait peu reluisant d’une Amérique gangrenée par la frustration sexuelle et l’argent.
Par ailleurs, le film s’intéresse particulièrement à Desmond et Tommy, deux frères que tout oppose mais qui finalement se ressemblent et qui vivent chacun deux chemins de croix qui finissent par se rejoindre dans une ultime scène magnifique de réconciliation. Entre un Tommy corrompu qui retrouve le goût de la justice et un Desmond qui retrouve la foi véritable, chacun d’eux a une prise de conscience qui le mènera vers la paix intérieure.
Au final, Grosbard met en scène un passionnant polar, non dénué de suspense, qui est aussi une critique acerbe des Etats-Unis tenaillés entre foi de pacotille et commerce marchand.
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