Véritable plaidoyer contre la bombe atomique, Pluie noire est certainement le film le plus pessimiste du grand réalisateur Shohei Imamura (auteur notamment de L'anguille). Il faut d'abord comprendre que le film se passe sur deux strates temporelles. Le cinéaste japonais montre dans un premier temps le drame qui s'est produit lorsque la bombe est tombé sur Hiroshima le 6 août 1945. On voit s'amonceler des corps carbonisées, des personnes handicapées et d'autres iradiées par la bombe et qui mourront dans d'atroces souffrances. Ensuite, le film s'intéresse dans un second temps aux conséquences de la bombe. Nous sommes alors dans le film en 1950. Imamura s'intéresse notamment à un personnage féminin, la jeune Yasuko, qui a été recueillie par son oncle et sa tante. Pourtant jeune et très belle, Yasuko n'arrive pas à trouver de mari. Les gens ont peur du fait qu'elle a été irradiée. A la fin, elle semble pourtant s'entendre avec un jeune homme, qui lui aussi a de graves séquelles psychiques suite à la guerre. L'amour ne pourra même pas exister entre les deux car Yasuko voit son état de santé se dégrader sérieusement. Le réalisateur touche en plein coeur le spectateur. La fin du film laisse le spectateur en suspens mais on peut difficilement croire à un destin radieux. D'ailleurs, la force d'Imamura est de montrer en quelques images toute l'horreur causée par la bombe. On notera en plus de l'excellente interprétation des acteurs, que le film bénéficie d'une très belle photo et d'un beau sens du cadrage. Un très grand film, émotionnellement très prenant.
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