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Titre
:
Marie-Antoinette - Edition collector / 2 DVD
Version :
Française
Auteur de la critique :
markhitler
Date de la critique :
06/01/2008
Cette critique a été
visitée
476 fois.
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Editeur : Pathé Année de sortie au cinéma : 2005 Date de sortie du DVD : 07/03/2007 Durée du film : 123 minutes Acteurs: Kirsten Dunst
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Résumé :
Evocation de la vie de la reine d'origine autrichienne, épouse mal-aimée de Louis XVI, guillotinée en 1793. Au sortir de l'adolescence, une jeune fille découvre un monde hostile et codifié, un univers frivole où chacun observe l'autre sans aménité. Mariée à un homme maladroit qui la délaisse, elle est rapidement lassée par les devoirs de représentation qu'on lui impose. Elle s'évade dans l'ivresse de la fête et les plaisirs des sens pour réinventer un monde à elle. Y a-t-il un prix à payer à chercher le bohneur que certains vous refusent ?
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Avis
Artistique |
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Avis
sur le film : |
(8/10) |
La sortie d'un nouveau film de la diva Sofia Coppola est aujourd'hui célébré comme il se doit, à savoir comme un événement. Pourtant, la 'fille de...' n'en est qu'à son troisième film ! Le fait est que, après les énigmatiques adolescentes confrontées au monde des adultes et dont la lente agonie avait bouleversé dans Virgin Suicides, et suivant Lost In Translation, dans lequel Scarlett Johansson errait dans un Tokyo nocturne, Marie-Antoinette boucle une trilogie sur les 'jeunes femmes perdues en milieu inconnu' d'une rare cohérence. Et représente aussi à ce jour son film le plus personnel, puisqu'elle s'est emparée de son sujet avec une ferveur et une indépendance qu'on ne saurait lui reprocher. Marie-Antoinette, Reine de France par défaut directement déracinée d'Autriche à l'âge de quatorze ans, adolescente sacrifiée sur l'autel des responsabilités qui lui incombent subitement, peut sans doute être vue comme une représentation déformée de l'enfance de Sofia Coppola elle-même, très exposée, et de celle de Kirsten Dunst, elle aussi bébé star propulsée sous les feux de la rampe dès ses premières couches culottes. Cette relation particulière du tandem cinéaste-actrice vis-à-vis du destin de la personnalité dont elles portent l'insouciance au cinéma explique t-elle la rare alchimie qui opère à l'écran ? Quoi qu'il en soit, des décors étincelants (Versailles, plus vrai que nature, et pour cause, le film y a été tourné !) et un casting flamboyant (Kirsten Dunst, irrésistible) ont été mis à l'œuvre pour exécuter cette anti-fresque historique. Mais paradoxalement, ce déploiement de force n'est employé que pour mieux mettre en évidence les véritables instants de grâce du film, à l'écart de toute cette opulence (par ailleurs graphiquement très aboutie) et de cette technique virevoltante. A l'image de cette scène où la jeune souveraine, blessée par les ragots qui courent à son sujet, s'enferme et laisse éclater sa peine, enfin. Ce moment de délicatesse terriblement émouvant est filmé en plan séquence, une caméra à l'épaule épousant poétiquement le drame qui se joue devant son objectif. Un portrait magnifique et tragique de femme, donc, bien avant celui d'une reine ou d'une époque, et qui s'établit selon son unique point de vue du début à la fin. Le script fait volontiers l'impasse sur les évènements les moins importants (aux yeux de la Marie-Antoinette du film) par le biais d'ellipses radicales, rendant ainsi la vision de l'œuvre encore un peu plus subjective et intime... Ponctué de standards du rock des années 80 et de clins d'œils punk en diable (un plan sur des Converse au milieu d'une série d'autres d'escarpins dorés), le film n'en devient que plus dérangeant car il déborde très largement du cadre de la simple reconstitution froide et scolaire ; le passé est bien vivant, tel un univers flamboyant et vif, et non plus comme une image terne, sépia, distante et datée dont on se sentirait forcément très éloigné, et donc étranger. On se retrouve dans le monde décrit, et c'est précisément ce qui fait de Marie-Antoinette une œuvre terriblement en phase avec son époque : la Reine controversée n'est alors plus dès lors un destin unique et déchu, mais une manière fidèle d'aborder l'adolescence en général, et le deuil qui l'accompagne généralement... Un prétexte pour parler de la dictature de pensée et de notre société moderne et de son hypocrisie des apparences, aussi. Un vif plaidoyer contre l'injustice et l'enfermement de nos sociétés modernes influentes, enfin, dissimulé sous des atours magnifiques de mélancolie et de délicatesse, et au fond, car c'est bien de cela qu'il s'agit, empreint d'une profonde tristesse.
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Avis
Technique |
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Avis
sur l'image : |
(2/3) |
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Avis
sur le son : |
(2/3) |
Images claires et nettes, traversées de coloris sépias du plus bel effet, qu’épousent parfaitement un filmage singulier.
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L'une des grandes forces du film est sa bande-son, très axée sur la pop british des années 80. Le DVD et ses très belles pistes audio lui rendent parfaitement hommage.
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Avis
sur les bonus & l'interactivité : |
(1.5/3) |
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Avis
sur les visuels : |
(1/1) |
/// MAKING-OF (26’, VOST)
Bien que dépourvu de point de vue, ce document offre un sacré lot d’images de tournage, dont un bon paquet tournées directement à Versailles. Et les comédiens ne cachent pas leur impression démesurée de se trouver dans un lieu qui a jadis abrité la femme dont ils portent l’histoire à l’écran !
/// DOCUMENTAIRE DE LA BBC : ‘REPUTATIONS, MARIE-ANTOINETTE’ (49’, VOST)
Raté, ce documentaire pédagogique qui fait franchement peine au visionnage, avec sa reconstitution kitchissime des faits historiques (acting outré, réalisation digne d’un téléfilm d’M6), malgré la présence indéniable des informations minimales requises.
/// SCENES INEDITES (4’, VOST)
Sofia Coppola explique ses choix via des interfaces écrites, qui précèdent chacun des deux moments coupés présentés dans cette section.
/// COURT-METRAGE (14’, VOST)
Lick The Star, premier court de Sofia Coppola, tourné chichement dans un noir et blanc visqueux, qui annonçait déjà les thèmes abordés par la cinéaste dans sa trilogie sur l’errance des femmes. Loin d'être transcendant, le film se laisse regarder péniblement.
/// PARODIE DE MTV ‘KING LOUIS’ XVI CRIBS’ (4’, VOST)
Parodie sur fond de rap de Jason Schwartzman, qui fait visiter Versailles à une caméra d’MTV. Plutôt naze, en fait.
/// GALERIE DE PHOTOGRAPHIES (2’, MUSICAL)
Graphisme soigné et joli choix d’images pour ce bonus sans originalité aucune.
/// BANDE-ANNONCE & TEASER (3’, VOST)
/// LIVRET PEDAGOGIQUE DE 16 PAGES AVEC INTERVIEW, REFERENCES HISTORIQUES.
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Design ultra arty pour le dernier Sodia Coppola en DVD. Pink & Punk en diable, le très beau boîtier cartonné en trois parties se dévoile une fois extrait du fourreau sérigraphié qui l'enrobe, et comprend plusieurs très belles images, des planches d'artwork en nuances de rose, un livret de 16 pages ainsi que des sérigraphies qui complètent à la perfection l'arrière plan du digipack.
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le Top Packaging pour ce DVD ]
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