Confier à Jonathan Liebesman, l'auteur du sympathique mais inachevé "Nuits de terreur", la réalisation de ce "Massacre à la tronçonneuse, le commencement" avait de quoi surprendre et ne laissait pas présager des meilleures augures, mais à la vue du résultat, on peut se dire que le réalisateur s'est défoulé pour nous livrer une oeuvre bien dans le ton du remake de 2003, mais en encore plus violent et sanglant, tout en s'intéressant de plus près à Leatherface et à sa famille de dégénérés.
Le script envoie sur les routes du Texas deux couples se rendant au camp d'entraînement de l'armée devant conduire les deux jeunes hommes au Vietnam et qui vont devenir les premières victimes de la famille Hewitt.
Après une séquence d'introduction mettant tout de suite le spectateur dans le bain en nous montrant la naissance déjà glauque et putride de Thomas Hewitt, alias Leatherface, et un générique faisant défiler sa jeunesse tout en nous offrant déjà des éléments de réponse à certaines questions ( le pourquoi du masque porté ), l'intrigue nous invite à suivre la fermeture définitive de l'abattoir employant Leatherface pour une seconde séquence suintante et avançant un semblant de suspense.
Ensuite, le métrage se lancera dans la présentation de ceux que l'on devinera instantanément comme étant les futures victimes, que le réalisateur essaie de rendre attachants mais sans y parvenir complètement malgré les efforts faits pour tenter de rendre crédible et réaliste ces deux couples de jeunes gens s'apprêtant à traverser une partie des États-Unis pour se rendre à la base militaire devant conduire les deux frères au Vietnam, puisque le cadet à été tiré au sort et que son frère souhaite rempiler après un premeir séjour sur place.
Mais même ces détails n'arriveront pas à compenser une trop grande légèreté dans cette présentation qui ne permettra pas une identification du spectateur avec les différents protagonistes. Mais heureusement, le réalisateur ne va pas trop s'attarder sur ces personnages pour rapidement revenir s'occuper de la famille Hewitt et nous offrir le premier meurtre de Leatherface, déjà foncièrement méchant et brutal ( les coups de marteau portés dans les jambes de la victime font très mal ! ), puis ensuite pour nous faire découvrir petit à petit les autres membres de cette famille, à commencer par l'oncle dont nous assisterons à sa transformation brutale en shérif.
Et ce ne sera qu'après quelques péripéties sans réel intérêt ( l'attaque des bikers ), que le métrage rentrera véritablement dans le vif du sujet en confrontant, après un accident spectaculaire, les deux couples d'abord au shérif, nous laissant ainsi à penser que comme dans le remake de 2003 celui-ci va encore voler la vedette à Leatherface, mais heureusement, après quelques situations bien sadiques et méchantes ( les pompes ) délivrée par ce shérif pervers et définitivement méchant, Leatherface va réellement entrer en scène pour une dernière partie du film complètement barbare et sanglante, d'une brutalité presque hystérique, au cours de laquelle il va commencer à faire usage de sa célèbre tronçonneuse à grands renforts de détails gores.
D'ailleurs, ce dernier acte du métrage sera le plus probant, en alignant des séquences terriblement sanglantes, mais également en ménageant un suspense réel et tendu généré par des rebondissements incessants avancés sur un rythme effréné, même si quelques incohérences et autres facilités viendront se mêler à l'ensemble.
En effet, au milieu des diverses abominations que le réalisateur se fera un plaisir la plupart du temps de filmer sans que la caméra ne dévie lorsque les chairs seront mutilées par l'instrument de Leatherface, l'intrigue se permettra différentes situations bien faciles pour tenter de faire sursauter le spectateur et d'accumuler de la tension ( notamment lors de l'exploration de la maison par Chrissie et ses nombreuses apparitions des membres de la famille en arrière-plan ou au travers de vitres ), tout en amenant de façon quelque peu maladroite des sentiments hélas rendus de manière bien superficielle ( juste avant la mort d'Eric par exemple ) et en reprenant à son compte des scènes déjà utilisées dans les films précédents ( l'esquisse de repas heureusement alternative, ou la course-poursuite se terminant dans l'abattoir rappelant quand même celle du remake ).
Mais ces petites lacunes ne viendront que très partiellement empiéter sur le volontarisme affiché par Jonathan Liebesman et n'empêcheront pas le métrage de s'avérer être extrêmement jouissif et violent, dans une brutalité parfois odieuse ( les jambes sectionnées de Monty ) et baignant dans une atmosphère putride et glauque( le sous-sol ) jusqu'à son final sans rémission.
L'interprétation est cohérente, portée par de jeunes acteurs presque inconnus, mais une fois encore, ce sera la prestation hallucinée de R. Lee Ermey qui retiendra l'attention dans son rôle de shérif hystérique.
La mise en scène de Jonathan Liebesman est tout à fait adaptée au propos du métrage, en collant de près à l'action, tout en arrivant à nous réserver des surprises et en utilisant une photographie certes semblable à celle de 2003 mais toujours efficace.
Les effets spéciaux sanglants du film seront toujours crédibles et bluffant de réalisme ( le dépeçage du visage, par exemple ), tout en étant volontaires et très graphiques.
Donc, ce "Massacre à la tronçonneuse, le commencement" saura se faire largement apprécier par sa brutalité et son refus des compromis dans la violence sanglante, mais aura également le mérite de vraiment s'attacher à nous décrire l'origine de la famille Hewitt, justifiant ainsi bien son titre !
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