Réalisé en 1976 par le grand cinéaste américain Brian De Palma, auteur des géniaux Phantom of the paradise ou encore Pulsions, Obsession est une de ses œuvres les plus secrètes, les plus lancinantes mais aussi les plus bouleversantes.
Variation magistrale sur le thème du double, hommage au sublime Vertigo d’Alfred Hitchcock, Obsession est un fascinant thriller qui met en scène deux grands acteurs : Cliff Robertson et la fragile Geneviève Bujold dans un véritable casse-tête.
Filmé dans la magnifique ville italienne de Florence, Obsession est une plongée vertigineuse dans les méandres de la conscience et du souvenir. La mise en scène de De Palma est particulièrement frappante, créant un climat onirique et pesant qui ne cesse de s’épaissir. Le héros interprété par Cliff Robertson est victime d’une obsession qui va l’entraîner dans une machination diabolique. De Palma maintient un suspense très convaincant, en n’oubliant jamais les blessures et la vulnérabilité de ses deux héros. Bercé par la superbe musique symphonique du grand Bernard Hermann, compositeur attitré d’Hitchcock, Obsession débouche sur une scène finale d’une incroyable beauté, où la caméra tourne, tourne, tourne autour de ses personnages enfin retrouvés, dans un élan d’éternité.
Si De Palma est un viruose de la caméra, il est aussi capable de provoquer des émotions, et Obsession est assurément l’un de ses films les plus bouleversants, que seuls peut-être Blow out et L’impasse (deux autres superbes De Palma) égaleront dans ce domaine. Egaleront, mais ne dépasseront pas…
Constamment situé aux confins du rêve, Obsession est assurément l’une des œuvres les plus maîtrisées et les plus émouvantes de De Palma.
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