Avec cette "Terreur des morts-vivants" ( au titre français abusif puisque le métrage ne met en scène aucun mort-vivant ! ), le réalisateur anglais Norman J. Warren nous propose un savant mélange de surnaturel et de slasher lorgnant du côté du "giallo", pour une oeuvre portant bien la marque de son auteur.
Le script place un réalisateur/ producteur de films à petits budgets au centre d'une hécatombe de morts violentes dans son entourage ayant peut-être un rapport avec une malédiction ancestrale pesant sur sa famille.
La longue séquence d'introduction nous fera participer à l'arrestation d'une sorcière par quelques villageois qui vont de manière traditionnelle la brûler sur un bûcher, alors que les éléments vont se déchaîner pour donner à la séquence une tournure surnaturelle bien classique, dont nous verrons finalement qu'il s'agit de la fin d'un film que son réalisateur est en train de montrer dans sa propriété à quelques amis, tout en affirmant que cette histoire de sorcière est issue du passé de sa famille, avant de donner une petite fête au cours de laquelle une séance d'hypnose tournera mal et verra une jeune femme, cousine du réalisateur et en transe, s'en prendre à lui avant de disparaître dans une ambiance surnaturelle qui persistera avec plusieurs événements inexpliqués ( verres qui se cassent tout seul, par exemple ).
Ensuite, l'intrigue mettra en scène un premier meurtre dans le parc de la propriété du réalisateur, lors d'une scène efficace et débouchant sur un crime violent, sans pour autant nous renseigner sur l'identité du tueur, malgré de lourds soupçons pesant sur la cousine hypnotisée.
Le métrage s'appliquera alors à nous faire participer au quotidien de son personnage principal, chamboulé par ce crime, pour une partie plus souriante s'amusant à ironiser sur le milieu des films d'exploitation érotiques sans le sou, mais sans pour autant délaisser son fil conducteur qui reprendra bientôt ses droits pour une série de meurtres sanglants prenant régulièrement des tournures surnaturelles, nous amenant jusqu'au final démonstratif très réussi par son déferlement d'éléments déchaînés.
En choisissant d'ancrer son métrage dans le milieu du cinéma, Norman J. Warren a ici trouvé l'occasion rêvé de se moquer ouvertement, mais gentiment, du milieu qu'il a côtoyé régulièrement pour la réalisation de ses propres films, sans que cela ne vienne pour autant nuire à l'intrigue principale, puisque celle-ci ne sera en fait qu'un prétexte vague pour aligner quelques scènes de meurtres oscillant entre le réalisme cru hérité du "giallo" et le fantastique plus surprenant ( tel ce personnage carrément attaqué par de la peliculle de films ), mais laissant quand même le temps au réalisateur de s'intéresser à ses personnages et notamment ces demoiselles jouant les escort-girls dans un bar minable qui permettra de nous mettre en scène un numéro très vulgaire de strip-tease, mais sans que cette partie du film ne parvienne véritablement à se montrer vraiment passionnante.
Au-delà de la satire sur son propre milieu, Norman J. Warren alignera également quelques fausses alertes au dénouement volontairement comique ( le dépanneur ) mais plutôt prévisible, qui ne feront que renforcer l'impact des vrais meurtres filmés avec de nombreux gros plans assez méchants.
Si la mise en scène de réalisateur est efficace, avec par exemple des angles de prises de vue originaux ne faisant que renforcer l'atmosphère étrange dans laquelle baigne le film, impression encore accrue par une luminosité directement héritée des oeuvres italiennes de Dario Argento, l'interprétation sera ici terne et sans relief.
Les effets spéciaux, essentiellement sanglants, resteront basiques et rapidement montrés à l'écran, tout en faisant preuve d'un volontarisme évident.
Donc, cette "Terreur des morts-vivants" s'avérera être une oeuvre sympathique, malgré son intrigue simpliste, grâce à ce mélange des genres intéressant, bizarre et largement épaulé par le savoir-faire de son auteur !
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