Réalisé en 1988 par le cinéaste américain Zalman King, maître de l’érotisme pseudo-chic made in USA et auteur des films L’orchidée sauvage ou Women in night et du scénario du célèbre 9 semaines et demi, A fleur de peau, plus connu sous son titre original Two moon junction, est un thriller érotique tout à fait dans le ton des films précités.
Interprété par le sauvage Richard Tyson et la jolie Sherilyn Fenn (la célèbre Audrey Horne de la géniale série de David Lynch, Twin Peaks), le film de Zalman King baigne dans une atmosphère pseudo-sensuelle typique de ce genre de productions américaines.
Narrant la rencontre entre la belle mais rangée April Delonge (Sherilyn Fenn) et le rude Perry, A fleur de peau multiplie les clichés inhérents à ce type de romance. L’ambiance chic fait plutôt toc et peine à convaincre le spectateur de la naissance d’un désir purement charnel chez April. Le film est une sorte de variation assez vague du célèbre roman érotique de D. H. Lawrence, Lady Chatterley (qui a d’ailleurs inspiré le film autrement plus intéressant de Pascale Ferran, Lady Chatterley), mais qui frôle la vulgarité dans la plupart de ses scènes soi-disant sensuelles. A fleur de peau ressemble du coup à une publicité et ne dépasse jamais le beau livre d’images vides. Seule la présence de la superbe Sherilyn Fenn, abondamment dénudée, maintient le spectateur en éveil. Zalman King tente de faire de son film une fable sur la liberté et sur la concrétisation des désirs charnels enfouis mais échoue à cause d’une esthétique bien trop propre.
Au final, A fleur de peau est un film froid et mécanique, alors qu’il devrait être chaud et sensuel. Le film démontre encore une fois le problème que l’érotisme pose en général aux Etats-Unis, pays beaucoup trop catholique et puritain, alors que les films érotiques européens sont souvent d’un naturel confondant.
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