Réalisé en 1984 par le grand cinéaste américain Brian De Palma, Body double est un film halluciné et complètement baroque.
Hommage au chef d’œuvre d’Hitchcock, Fenêtre sur cour, le film de De Palma traite d’un thème cher aux deux cinéastes : le voyeurisme. Véritable casse-tête pour le spectateur, Body double multiplie les fausses pistes et permet au cinéaste américain de montrer toute sa virtuosité dans des plans d’une folle inventivité. Constamment entre bon et mauvais goût, le film prend pour héros (ou plutôt anti-héros) un loser claustrophobe et paranoïaque, matant en secret le strip-tease de sa voisine, qui va se retrouver entraîner dans une gigantesque machination. De Palma offre des séquences d’une incroyable efficacité, comme celle du meurtre très graphique d’une jeune femme. N’hésitant pas à truffer son film d’érotisme bon marché, le cinéaste semble s’amuser comme un fou et prend un malin plaisir à manipuler le spectateur, tout en le caressant dans le sens du poil, à savoir lui montrer de la violence et de l’érotisme, où le pitoyable héros du film devient notre identifiant.
Rythmé par le très beau score de Pino Donaggio, Body double joue à plein régime sur les thème du double (et de la doublure) et de la manipulation par les images. Le film a également révélé la fille de l’héroïne de Les oiseaux et de Pas de printemps pour Marnie d'Hitchcock (Tippi Hedren), à savoir Melanie Griffith, clin d'oeil de plus au maître du suspense.
Au final, ce film est l'un des plus directement jubilatoires de De Palma. Du grand art !
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