Réalisé par Don Chaffey, lequel s'est occupé de mettre en scène non gothiques de la Hammer (Jason et les argonautes, Un million d'années avant Jésus-Christ), La reine des Vikings est un pur péplum. Il s'agit d'une histoire de prophétie où une femme est censée sauver le monde de l'emprise des Romains. La reine des Vikings a dans le rôle titre, celui de la reine Salina, le mannequin Carita. Si Don Chaffey s'évertue à nous livrer un péplum qui est esthétiquement très soigné (et ne comporte aucun scène kitsch), il faut reconnaître qu'il prend un malin plaisir à jouer sur le charmer de Carita en montrant notamment l'actrice avec de beaux décolettés et d'autres actrices dont on fait plus que deviner les seins (c'est une manière de détourner la censure de l'époque). Le film a visiblement bénéficié d'un gros budget car le film dispose de beaux décors, de nombreux personnages , de chevaux, de chars, etc. Le tragique du film apparaît dès le départ avec Salina qui se retrouve telle une Antigone car elle décide de donner les derniers sacrements à son père alors que les Romains lui ont formellement interdit. Salina tombe par ailleurs amoureuse d'un ennemi, Justinien, un gouverneur romain qui se montre particulièrement tyrannique et inéquitable. Mais le film montre bien qu'il y a de nombreux complots. Surtout, il met dos à dos les deux clans : à savoir les Romains et les Bretons (les Vikings). Car les Bretons ne sont pas mieux que les Romains, avec les rites barbares des druides qui brûlent leurs victimes dans une des seules scènes qui peut paraître gothique (par son éclairage principalement). Le film comporte d'ailleurs pas de vraiment de scène fantastique, si ce n'est au moment où la reine des Vikings se fait rappeler la prophétie, par des sortes de fantômes. Au final, les deux clans, Bretons et Romains, se montrent barbares : le sang appelle le sang. Le plan final, particulièrement émouvant, est une ode à la liberté et inscrit le film dans la légende.
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