C'est à partir d'une intrigue classique, maintes fois vue auparavant mais ici remise au goût du jour, que ce "Burger kill" va essayer de se montrer percutant mais sans y parvenir, en grande partie à cause d'un ton bien trop orienté vers sa clientèle adolescente clairement identifiée.
Le script place une demoiselle au centre d'une série de meurtres surnaturels commis par un assassin au déguisement identique à la mascotte de la chaîne de fast-food locale.
Après une séquence d'introduction nous invitant à suivre les deux premiers meurtres du métrage, ceux de quelques de jeunes plus qu'irritants aussi bien dans leur façon de parler que d'agir qui vont tomber en embuscade dans un fast-food apparement désert, mais où quelqu'un déguisé en "Horny le clown", l'emblème de la chaîne de restauration locale va les trucider, sans pour autant nous offrir des effets gores dignes de ce nom.
Ensuite, l'intrigue va nous présenter ses personnages principaux, d'autres jeunes, plus sages cette fois-ci, même si la petite fête qu'ils donnent chez MacKenzie, une adolescente qui deviendra rapidement le personnage principal, tournera au tapage nocturne, obligeant les intéressés à écourter les festivités pour se replier à l'intérieur et s'essayer à une séance de oui-ja qui fonctionnera et donnera une mystérieuse succession de lettres et de chiffres. Cette présentation des différents protagonistes restera bien superficielle et ne mettra en avant que les stéréotypes habituels des "film de campus" qui ne se montreront que très rarement souriants.
Passée cette mise en situation pas foncièrement encourageante, le métrage va développer son intrigue en suivant le schéma classique du "slasher", avec des meurtres réguliers, tout en parsemant les situations d'éléments commençant à nous orienter vers l'identité du tueur, qui deviendra hélas trop rapidement décelable, surtout la traditionnelle "fausse piste" ici tronquée et pas un instant crédible.
Si le principal défaut du métrage sera bien cette volonté bien flagrante de chercher à permettre au spectateur adolescent de s'identifier aux personnages principaux ( notamment en reprenant certains thèmes chers, tels que la perte de la virginité ou l'incompréhension des adultes et surtout parentale face à une jeunesse rebelle ), laissant de la sorte "sur le carreau" les autres qui seront à la limite irrités par ce jeunisme forcené, cela n'empêchera pas l'ensemble d'avancer quelques qualités.
Ainsi, si l'humour sera régulièrement affligeant, les attaques directes et certainement simplistes contre le gouvernement Bush en place auront quand même de quoi faire sourire et les meurtres, s'ils ne versent pas dans un gore volontaire, resteront quand même un minimum graphique, alors que le film sera conduit sur un rythme régulier et assez vif en évitant les temps morts pour se concentrer sur l'action.
L'assassin du métrage, s'il présente un look assez original dans un détournement des clowns tueurs déjà vus ici ou là, aura bien du mal à avoir un réel charisme pour parvenir à se montrer inquiétant, et ses "bons mots" n'arrangeront pas les choses, le rabaissant au niveau d'un "Freddy" sur le retour ou d'un "Wishmaster" fatigué.
L'interprétation est quand même cohérente mais sans véritable présence à l'écran pour devenir bien superficielle et la mise en scène du réalisateur est dynamique, aidant encore le film à garder son rythme régulier.
Les effets spéciaux, principalement concentrés sur des plans sanglants relatifs aux meurtres, sont ici mitigés en étant guère réalistes dans leur finition, malgré quelques idées presque originales ( le personnage coupé en deux repris à "Destination finale 2" par exemple ).
Donc, ce "burger kill" se suivra sans enthousiasme, surtout que la critique des fast-foods que laissait présager le titre sera bien réduite pour privilégier un jeunisme trop appuyé au détriment du suspense et de la violence !
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