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Titre
:
L'ange exterminateur
Version :
Française
Auteur de la critique :
nicofeel
Date de la critique :
07/02/2008
Cette critique a été
visitée
194 fois.
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Editeur : Sidonis Année de sortie au cinéma : 1962 Date de sortie du DVD : 20/06/2007 Durée du film : 95 minutes
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Résumé :
Les grands noms du pays se bousculent rue de la Providence, tous invités par Mr. Nobile et son épouse Lucia, inquiète de la disparition soudaine des domestiques. Qu’importe, la réception aura lieu. Autour de la table : un colonel, une cantatrice, un chef d’orchestre, un homme de lettres, un franc maçon… Affligés d’une malade qui annihile toute volonté et les empêche de se sauver, les convives s’engagent dans un marathon mondain de quatre jours et quatre nuits où, captifs d’un sortilège collectif, ils constatent le glissement progressif du rationnel vers l’irrationnel. Pour leur plus grand malheur.
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Avis
Artistique |
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Avis
sur le film : |
(10/10) |
Avant-dernier film du grand cinéaste espagnol Luis Buñuel dans sa période mexicaine, L'ange exterminateur (1963), constitue l'un de ses films les plus radicaux et les plus étranges. Véritable attaque en règle contre la bourgeoisie (on peut d'ailleurs rapprocher le film au charme discret de la bourgeoisie), le film débute en montrant dans une sorte de villa les différents échelons sociaux. Le film commence avec des plans sur les serviteurs puis on voit le majordome et enfin les maîtres. Dans un Mexique contemporain de l'époque où il est tourné, L'ange exterminateur est un véritable huit-clos. Il montre des bourgeois qui mangent des mets raffinés, qui écoutent de la musique au piano mais qui surtout ont des discours futiles qui ne sont jamais aboutis. Luis Buñuel dresse le portrait de personnes qui sont avant tout intéressés par le paraître. Ces bourgeois répètent souvent les mêmes choses : on a affaire à un monde rigide et conservateur, significatif des codes bourgeois. Ces bourgeois se retrouvent par ailleurs assez vite fatigués. Un élément fondamental a lieu dans le film lorsque le majordome refuse d'exécuter des ordres et que l'orage gronde. Les bourgeois se retrouvent alors complètement isolés dans ce lieu-clos, incapables d'en sortir. Par son filmage en plans-séquences, le réalisateur évoque l'incapacité à réagir et l'inertie de ces bourgeois. On dirait en outre qu'une force (l'ange exterminateur) empêche ces personnes de sortir. La situation peut paraître étrange et absurde. L'heure qui remonte le temps est une métaphore de la régression des bourgeois, le symbole de leur déchéance. La demeure part en ruines, tout autant que ses habitants. Les personnages sont en fait figés dans le plan. Rien n'évolue. La fin du film marque un retour au point de départ et une attaque en règle contre le clergé. Au final, L'ange exterminateur est une critique féroce de la bourgeoisie avec un humour noir caractéristique de Luis Buñuel.
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