Voici un film des plus singuliers, qui se caractérise par son insolence, son culot et sa liberté. Bad boy bubby nous conduit de surprise en surprise, mais révèle en chemin sa logique propre, celle d'un conte philosophique sur notre perception du monde et sur notre (in)capacité de juger. Le personnage central est un héos de 35 ans que sa mère tient à l'écart du monde dans un taudis où elle le douche, le nourrit, lui fait l'amour et lui demande de rester sagement à la maison chaque fois qu'elle sort avec son masque à gaz. Lorsque Bubby, après avoir trucidé ses parents, se jette dans le monde, on comprend que notre société soit pour lui un choc culturel. Sans valeurs morales, Bubby fait éclater les préjugés, les critères de jugement fondés sur les usages sociaux, la distinction entre le laid et le beau, le drôle et le tragique. Il connaîtra les groupes rock, les pizzerias,les grands magasins, la prison, la classe bourgeoise. Rolf de Heer aime le collage explosif, l'irrévérence et la destabilisation du spectateur. Son film pose des questions et donne envie d'en poser.
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