Fantasmes de Jang Sun Woo est l'adaptation interdite en Corée d'un roman lui aussi interdit dont l'auteur a été condamné à 6 mois de prison pour obscénité. Une lycéenne téléphone à un sculpteur qui a vingt ans de plus qu'elle. Séduite par sa voix, elle propose de se donner à lui. Suit la relation clinique de leur liaison, l'initiation de la jeune fille, l'escalade vers la sodomie, la flagellation et la coprophilie. Le cinéaste assure avoir voulu faire un pied de nez tant à l'image idéalisée de l'amour qu'au culte du travail qui sévit en Corée. A la différence de ses illustres prédécesseurs, Le dernier tango à Paris ou L'empire des sens, le film ne s'embarrasse ni d'un contexte de deuil ni du lien rituel entre Eros et Thanatos. La liaison se défait aussi simplement qu"elle s'était nouée par lassitude. Corps maigres, visages ingrats, l'érotisme est ici soumis à la loi d'airain de l'augmentation des cadences.
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