Avec ce "Bloodrayne", le réalisateur allemand Uwe Boll nous livre une nouvelle adaptation d'un jeu vidéo, après son "Alone in the dark" et son injustement mal-aimé "House of the dead", pour cette fois-ci nous convier à la vengeance épique, sanglante, survoltée mais quelque peu légère d'une jeune femme, mi humaine, mi vampire contre sa père, un puissant vampire.
En effet, le script va donc prendre place au dix-huitième siècle pour nous faire suivre les péripéties amenant Rayne, une demoiselle issue des amours d'un vampire avec une mortelle, une dhampir, à chercher à se venger de son père, directement responsable de la mort de sa mère, avec l'aide de trois membres d'une confrérie de chasseurs de vampires.
Le métrage va directement nous présenter les trois traqueurs dans leur quête de renseignements auprès d'un tavernier, pour apprendre qu'une attraction de foire dans une fête foraine présente un tour qui pourrait bien les intéresser, laissant de la sorte le réalisateur imposer une séquence mettant en avant ce tour et Rayne, une jeune et jolie demoiselle prisonnière des forains, que l'eau brûle profondément, alors que des blessures infligées vont se résorber instantanément lorsqu'elle boit du sang animal.
Ensuite, l'intrigue va avancer ce puissant et respecté vampire, Kagan (que l'on devinera facilement être le père de Rayne), a qui on va annoncer qu'une effusion de sang à été produite dans une foire, causée par une dhampir, justement, le mettant en émoi et le poussant à envoyer ses sbires sur place pour ramener cette dhampir.
C'est donc progressivement que le métrage va mettre en place ses enjeux assez simples, plaçant cette jeune Rayne au milieu d'une double traque puisque bien entendu elle va rapidement s'échapper de cette foire, au cours d'une première scène bien sanglante, pour se rendre en ville et rencontrer une diseuse de bonne aventure qui va clairement lui (et au spectateur également par la même occasion) exposer les vertus de sa soif de vengeance et également les moyens d'y parvenir, qui vont apporter à l'intrigue une bonne partie de sa substance avec cette quête de trois reliques ayant appartenu à un éminent vampire et dont les pouvoirs sont considérables, poussant ainsi le père de Rayne à les convoiter.
Et bien sûr, l'enchaînement des situations va provoquer la prévisible rencontre de Rayne et des trois chasseurs de vampires qui vont s'allier dans la lutte contre Kagan, avec notamment un passage obligé par le lieu secret d'entraînement des membres de cette petite communauté luttant contre les vampires.
Au delà de cette trame principale, le métrage va aussi proposer diverses sous-intrigues plus ou moins impactantes, telle l'inévitable rivalité instaurée entre Rayne et la représentante féminine au sein du trio de tueurs de vampires dont le père lui-même était l'un des leurs avant de passer de l'autre côté de la barrière pour être à présent un autre vampire assez puissant, mais globalement, l'intrigue va coller au style "jeu vidéo" pour logiquement se contenter de multiplier les rebondissements et autres séquences d'actions sanglantes amenant moults combats et autres duels à l'épée, arme principale causant ici de nombreuses blessures qui n'hésiteront pas à faire gicler abondamment le sang, quand les guerriers ne seront pas égorgés, amputés ou carrément décapités, laissant Uwe Boll s'adonner à un gore bien présent et jouissif, mais sans sombrer non plus dans la démesure.
Par contre, au gré des différentes situations proposées, on aura quand même l'impression que le réalisateur hésitera continuellement entre l'univers typique du "jeu vidéo" ( avec notamment cette séquence très graphique du gardien de"l'oeil") et un graphisme plus proche du film d'action médiéval, laissant en retrait l'aspect vampirique, même si celui-ci constituera l'essence même du film qui n'explosera véritablement que lors d'un final évident et prévisible, mais toujours très volontaire dans sa débauche d'énergie sanglante.
Et le métrage pourra également s'appuyer sur une reconstitution historique minutieuse, surtout au niveau des décors impeccables qui aident largement l'ensemble à rester crédible au fil des différents endroits où vont séjourner les protagonistes.
L'interprétation est cohérente, avec une Kristanna Loken crédible malgré son apparence assez frêle dans le rôle de Rayne, tandis que de nombreux seconds rôles seront occupés par des figures du monde de la série "B", avec Udo Kier dans une courte prestation de moine mystérieux ou encore Billy Zane qui nous gratifiera d'apparitions comiques souriantes, tandis que Ben Kingsley s'imposera dans le rôle très visuel du méchant Kagan.
La mise en scène d'Uwe Boll est efficace en dynamisant chaque séquence, tout en s'offrant quelques effets compliqués mais en saccadant parfois trop les plans d'une même scène.
Les effets spéciaux sont probants, orchestrés entre autres par Olaf Ittenbach, l'un des papes virulents du gore allemand, pour une succession de plans sanglants très volontaires et graphiques, alors que les maquillages de vampires resteront dans la tradition pour se montrer plutôt efficaces.
Donc, ce "Bloodrayne" offrira un spectacle vif et sans temps morts, ne brillant certes pas toujours par son originalité mais possédant une telle détermination a en donner à son spectateur pour son argent qui ne peut que provoquer l'enthousiasme, même si les traditionnels détracteurs du réalisateur trouveront toujours quelque chose à redire !
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