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CRITIQUE DVD


PARANOID PARK - EDITION COLLECTOR / 2 DVD




Titre : Paranoid Park - Edition collector / 2 DVD

Version : Française
Auteur de la critique : markhitler
Date de la critique : 01/05/2008

Cette critique a été visitée 182 fois. Aide

 

Editeur : Mk2 Editions
Année de sortie au cinéma : 2007
Date de sortie du DVD : 24/04/2008
Durée du film : 81 minutes


Résumé : Alex, jeune skateur, tue accidentellement un agent de sécurité tout près du skatepark le plus malfamé de Portland, le Paranoïd Park. Il décide de ne rien dire.
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Avis Artistique
Avis sur le film :   (8/10)

Le premier plan du film, filmé en accéléré, plonge immédiatement dans l'irréalité et la torpeur d'un récit qui, s'il n'est pas réellement novateur dans la filmographie de Gus Van Sant, est traité d'une manière tout sauf identique à ses précédentes oeuvres. Il met en scène un pont suspendu, fin passage entre deux fragments d'un même monde, fragile attache surplombant le vide, la sillon, la faille. Tout "Paranoid Park" est presque là, condensé en une seule image évocatrice, métaphore pas forcément voulue mais diablement révélatrice.

"Paranoid Park", c'est le nom d'une sorte de terrain vague, océan betonné et urbain dans lequel se retrouvent une communauté de skateurs marginaux, déconnectés de la réalité ; ils s'y "envoient en l'air", davantage au sens propre qu'au figuré, dans des cabrioles sensationnelles et aériennes filmées comme des acrobaties divines. C'est aussi le lieu près duquel Alex, jeune adepte qui n'a cependant pas le niveau pour aller au Paranoid, tue par accident un gardien de sécurité ferroviaire. Au départ du film, ce fait divers glaçant, donc, qui s'efface cependant devant l'élasticité plastique de la caméra de Van Sant. Superbes cadres voluptueux et aériens, images brutes en super 8, bande-son variée et bien souvent en décalage avec l'image ; ne reste plus après ce traitement onirique qu'une sensation, un état de flottement, semblable à la culpabilité que peut éprouver le jeune héros, perdu entre rêve et réalité, mais aussi entre peur d'affronter la vérité et désir de vider son sac. Une plongée dans l'intellect d'un adolescent perdu et dans la "faille" précédemment évoquée ; cette position d'incertitude au dessus de rien, au moment où l'on ne sait guère si l'on doit avancer, reculer, accepter ou bien rester là, à attendre. De fissures, la narration en est également truffée, puisque comme souvent chez le cinéaste, l'histoire se lézarde, est n'est dévoilée que dans le désordre à coup de fragments collés les uns aux autres, pas toujours très consciencieusement, avec l'imprécision que recquiert cette histoire de culpabilité et de mort. Subsistent, encore une fois, des trous dans le matériel que nous livre Van Sant. Ce sont ces non-dits, ces absences dans le récit (qui poussent à colmater les brêches par nous-même), qui rendent probablement son récit si étrangement envoûtant. Et qui donnent toute leur puissance à des scènes d'apparence anecdotiques (une stupéfiante séquence de douche, durant laquelle de simples filets d'eau se transforment en substance noire et menaçante...).

Alors, bien-sûr, subsistent des ressemblances entre cet étrange requiem et les précédents films du réalisateur, notamment son dernier triangle (Elephant, Gerry, Last Days) ; longs travellings dorsaux, couloirs de collèges, ambiguité des relations entre garçons... Il ne se contente néanmoins pas de simplement recycler toutes ces vignettes, qui font désormais partie intégrante de son cinéma, mais les moule dans une forme (superbement photographiée par Christopher Doyle), des expérimentations sonores et des enjeux narratifs qui font de "Paranoid Park" une oeuvre tout sauf prévisible dans son oeuvre globale.


 
Avis Technique
Avis sur l'image :   (3/3) Avis sur le son :   (2/3)

Le format plein écran, devenu la marque de fabrique du réalisateur depuis quelques années, épouse parfaitement la beauté des images et leur volupté, taillées dans des coloris hivernaux et des flous parfaitement restitués.

Les deux pistes audio, proposées dans des formats sonores inhabituels (3.1 Dolby Digital) font la part belle aux mixages musicaux. Les dialogues ne sont pas en reste, mais il faut bien-entendu préférer la version originale sous-titrée à son homologue doublé en français.

Avis sur les bonus & l'interactivité :   (2/3) Avis sur les visuels :   (1/1)

Une édition à deux disques bien dosée, dans la mesure où elle propose suffisamment de suppléments sans pour autant saôuler le spectateur d'un trop plein d'informations.

Le premier disque comporte pour unique bonus une série de bandes-annonces des différents films de Gus Van Sant édités chez MK2. On retrouve donc les bandes-annonces sous-titrées en français de "Mala Noche", "Gerry", "Last Days", "Elephant" et "Paranoid Park".

Le second DVD est quant à lui intégralement réservé à l'heure de suppléments du Collector. Une préface de Luc Lagier (4') ouvre le bal, sur fond de diaporama de photos du film.

"Dans le labyrinthe" (26') est un document commenté en français visant à décrypter l'univers cinématographique et les différentes vignettes du cinéma de Gus Van Sant. Complet et souvent cohérent, il propose une rétrospective complète de l'oeuvre du cinéaste, agrémentée d'un point de vue intéressant.

"Making Paranoid Park" (24') privilégie des instantanés de tournage à la tambouille promotionnelles souvent de rigueur lorsqu'on parle making-of. Ce sont donc à des images dépourvues de point de vue, mais non moins passionnantes, que nous avons affaire dans ce documentaire par ailleurs suffisamment long sans devenir ennuyeux.

Une interview avec Gus Van Sant (13') ferme la marche des suppléments sur une note quelque peu décevante ; chaque intervention du metteur en scène est entrecoupée d'un carton écrit mentionnant la question à laquelle il s'aprête à répondre. Le résultat est une featurette peu profonde, bien que donnant accès à un certain nombre d'informations appréciables...

Comme souvent chez MK2, qui fait rarement les choses à moitié lorsqu'il s'agit de commercialiser un film de ce calibre, le packaging est en tous points splendide. Digipack à trois volets à dominantes nacrées, il reprend au recto l'affiche du film (très évocatrice, voir le documentaire sur l'oeuvre du cinéaste), tandis que toutes les autres très belles images qui parcourent le coffret adoptent le même motif 'déstructuré'. Y compris l'immense fresque hivernale qui parcourt le fond du coffret, mettant en scène le héros du film perdu au milieu d'une immense prairire en bord d'océan. Les disques sont sérigraphiés de sorte qu'ils complètent au millimètre près cet arrière plan léché, tandis qu'un logement spécialement conçu accueille un livret très informatif sur le film.


Note finale :

  (16/20)


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