Réalisé par Jim Wynorski (planqué sous un de ses nombreux pseudos), ce "The bone eater", initialement destiné à la télévision, ne parvient pas à se montrer suffisamment original pour captiver réellement son spectateur.
Le script confronte le shérif d'une bourgade de l'Arizona à une entité maléfique indienne réveillée par un chantier.
Dès sa séquence d'introduction, le métrage va nous présenter sa créature, déterrée par trois ouvriers travaillant de nuit sur un chantier alors qu'ils creusaient, puisque découvrant des ossements flanqués d'une tomahawk qu'ils vont s'empresser de retirer, ils vont assister à la renaissance d'un monstre squelettique qui va bien entendu les massacrer en les faisant tomber en poussière d'un simple coup.
Le métrage va alors mettre en scène ses principaux personnages, un shérif venant accueillir sa fille à sa descente de bus, celle-ci venant passer les vacances d'été chez lui, sa mère étant partie en voyage en Europe, pour des retrouvailles quelque peu houleuses avançant bien la différence de caractère entre les deux protagonistes, mais rapidement l'intrigue va reprendre ses droits puisque la disparition des trois ouvriers va conduire notre shérif sur ce chantier de construction d'un complexe immobilier, situé juste sur un terrain censé abriter un cimetière indien, ce qui provoque la colère des habitants de la réserve indienne locale. Entrera alors en scène le promoteur du projet, que l'on devinera instantanément être véreux, qui va d'abord demander à son contremaître de cacher les vestiges indiens découverts par ce dernier (la découverte archéologique pouvant causer du retard dans l'avancement des travaux), avant de prendre de haut le shérif et son adjoint pour leur demander d'aller enquêter du côté de la réserve indienne pour expliquer ces trois disparitions.
Cette mise en situation reprendra un schéma plus que classique dans son approche, aussi bien en cherchant à rendre ses principaux personnages attachants qu'en avançant le "méchant" obligatoire prêt à tout pour que son projet se réalise en temps et en heure. Mais évidemment la créature ne va pas rester dans l'ombre pour d'abord s'attaquer à un petit groupe d'archéologue fouillant le secteur, avant de s'en prendre à d'autres protagonistes secondaires rencontrés auparavant, tandis que l'enquête de notre shérif va le pousser peu à peu à croire le chef indien à propos de cette vieille légende et de ce "bone eater" qui aurait sévi dans la région il y a deux siècles, jusqu'à l'inévitable duel final qui lui aussi se montrera peu enthousiasmant.
Car en effet le métrage se contentera d'aligner ses petites situations sans réelle volonté novatrice, en avançant en terrain connu puisque même les sous-intrigues laisseront un sentiment de déjà-vu (l'indien rebelle prêt à s'allier au monstre pour chasser l'homme blanc, l'appartenance du shérif à la caste indienne, ce qui sera bien pratique dans le dernier acte).
Mais heureusement la créature sera suffisamment amusante pour faire passer en partie la pilule, en mettant en avant son look squelettique plutôt graphique, alors qu'elle n'hésitera pas à conduire un cheval tout aussi fantomatique pour poursuivre ses victimes équipées de moto ou de voiture, pour toujours les faire disparaître dans une volée de poussière éliminant de fait tout effet sanglant et toute violence crue.
L'interprétation est homogène mais sans réel charisme à l'écran, alors que la mise en scène de Jim Wynorski est dynamique, donnant ainsi du rythme aux scènes d'action du métrage.
Les effets spéciaux sont assez réussis, avec cette créature bien graphique mais ne parvenant aucunement à susciter l'effroi puisque les séquences la menant en action feront plutôt sourire, tandis que les disparitions des victimes resteront cohérentes.
Donc, ce "The bone eater", malgré son aspect plus que prévisible et son manque d'originalité, se suivra sans véritable ennui, mais risquera fort de se faire oublier très vite !
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