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Giallo complètement atypique, ce "Frissons d'horreur" cultivera son goût pour le malsain et le macabre tout au long d'une intrigue forcément ambiguë et compliquée et quelque peu confuse, sans que cela ne vienne gâcher l'intensité du métrage.
Le script suit l'enquête conjointe d'une jeune médecin légiste et d'un prêtre suite à une série de suicides suspects qui pourraient être des crimes maquillés, mais par qui et pourquoi ?
Le métrage lancera son intrigue de façon très crue en nous montrant une série de suicides très graphiques (une jeune femme nue s'entaillant les veines, des enfants tués par belles par leur père qui se tuera après...) et après une courte séquence qui prendra toute son importance par la suite, nous découvrons le personnage principal, Simona, une jeune femme médecin légiste en plein travail dans la morgue surchargée de cadavres à autopsier, pour une séquence terriblement glauque, surtout que Simona, perturbée et fatiguée, se mettra à avoir des hallucinations sordides au cours desquelles les cadavres reviendront à la vie de façon obscène. Peu après, nous la retrouverons chez elle où elle étudiera ces clichés de cadavres pour préparer sa thèse d'internat sur les "vrais" suicides et ceux truqués avant d'être dérangée par une jeune femme, séjournant dans l'appartement de son père situé au dessus du sien, lui demandant une enveloppe avant de disparaître précipitamment.
Peu après, un nouveau cadavre de jeune femme anonyme s'étant apparemment suicidée en se tirant une balle dans la gorge va arriver à la morgue et forcer la police, avec l'aide des médecins, à essayer de découvrir l'identité de celle-ci qui restera mystérieuse jusqu'à l'arrivée d'un prêtre se prétendant être le frère de la suicidée et refusant cette hypothèse pour y voir un meurtre.
Ensuite, tout en s'intéressant au caractère troublé et à la frigidité de l'héroïne au travers de sa relation avec son petit ami photographe, l'intrigue va suivre l'enquête menée de façon plus ou moins coordonnée par les différents protagonistes, pour découvrir le fin mot de l'affaire qui sera émaillée de "suicides" et de révélations surprenantes.
Ce sera justement cette intrigue complexe (et parfois hélas quelque peu confuse) qui permettra au film d'appartenir au genre codifié du "giallo", puisqu'ici point de tueur ganté s'attaquant à de frêle demoiselles dévêtues, mais un imbroglio de situations ayant quand même sporadiquement du mal à bien s'imbriquer les unes dans les autres et à rester linéaires, pour n'éclairer le spectateur que lors d'un final qui aura le mérite de faire toute la clarté sur l'histoire mais en restant quand même bien alambiqué et aléatoire en flirtant avec l'invraisemblance.
Mais aussi étrange que cela puisse paraître, cette apparente nébulosité de l'intrigue n'aura que très peu d'effet sur l'impact global du métrage, celui-ci pouvant en effet se targuer d'avancer de multiples éléments envoûtants.
Déjà, l'aspect malsain du film sera régulièrement mis en avant avec ces séquences dans cette morgue très sèche au réalisme macabre percutant, mais également par d'autres situations extrêmement glauques, comme cette visite dans une galerie présentant des agrandissements de photos montrant de véritables cadavres et autres abominations physiques répugnantes et indécents, tandis que la personnalité propre de l'héroïne comportera son lot de déviances (son attirance pour le prêtre, par exemple, au point de s'imaginer coucher avec lui en pleine étreinte avec son partenaire) tout en avançant un personnage fragile et perdu au milieu de ce dramatique été, dont l'influence du soleil serait à l'origine de cette vague de suicides.
Ensuite, l'érotisme sera bien présent pour régulièrement dénuder la charmante Mimsy Farmer (un comble alors qu'elle joue le rôle d'un personnage frigide !) et mettre ainsi en valeur sa plastique irréprochable, et enfin le métrage accentuera son côté glauque par une série de personnages obsédés sexuels qui évolueront en arrière-plan de manière infâme et mesquine, parachevant ainsi l'ambiance dépravée et morbide de l'ensemble.
L'interprétation est convaincante, bien entendu porté par une Mimsy Farmer impeccable et tout à fait crédible, alors que la mise en scène du réalisateur est probante, parvenant même à faire transpirer de l'écran le climat moite de son métrage.
Les effets spéciaux sont globalement convaincants, notamment pour de multiples maquillages cadavériques sanglants et réussis.
Donc, ce "Frissons d'horreur" restera comme une expérience unique dans le giallo, puisque rarement une oeuvre du genre aura été aussi loin dans la perversion malsaine !
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