A l'age de 75 ans, Clint Eastwood se lance dans un de ses plus gros défi cinématographique, le tournage simultanée de deux gros films de guerre sur la prise de l'île d'Iwo Jima aux japonais, le premier ("Mémoires de nos pères" vu du coté américain, le deuxième ("Lettres d'Iwo Jima") vu du coté japonais.
8/10 Mémoires de nos pères
Initialement le projet était de Steven Spielberg, c'est parce que Clint Eastwood lui avait mentionné qu'il aimait beaucoup le livre duquel l'histoire est tirée, qu'il lui confia les rennes du projet. Pour éviter de faire une nouvelle reconstitution historique d'un champs de bataille, Eastwood reprend l'histoire à travers l'expérience authentique de 3 soldats propulsés héros de guerre par le marketing gouvernemental pour collecter de l'argent auprès de la populace. Mais cela ne l'empêche pas de reconstituer la fameuse bataille à grand renforts d'effets spéciaux à travers de nombreux flashbacks. On aurait pu craindre avec un tel titre, un nouveau film ultra patriotique américain surtout en ces temps de propagande avec la guerre d'Irak, mais à son age, Eastwood ne se fait plus pièger par ce genre de discours et son film est un nouveau pamphlet contre la guerre et ses dérives avant toute histoire d'honneur et de gloire.
9/10 Lettres d'Iwo Jima
Après avoir exposé le point de vu américain, le réalisateur met en scène ici la bataille vue du coté japonais. C'est surement la première fois qu'un réalisateur américain prend le parti-pris d'exposer le coté ennemis d'un conflit avec son pays. Par ce coté inédit, le film est sans conteste le plus interessant des deux volets. Au contraire du précédant, ici l'action de déroule presque entièrement sur le champs de bataille. Eastwood bénéficie d'un allié de choix avec son producteur Steven Spielberg pour la mise en scène dont la comparaison avec "Il faut sauver le soldat Ryan" ne peut être évité. Ce film permit aux jeunes japonais de redécouvrir ce pan de leur histoire qui avait été rayé de leur livres d'histoire. Seul regret, une musique trop appuyée et un montage qui rend mal la véritable durée de la bataille qui semble expédiée en quelques jours alors qu'elle a durée plus d'un mois.
A noter que ce seront les dernières contributions du chef décorateur Henry Bumstead qui mourra peu après le tournage à plus de 90 ans !
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