Dans une petite ville du Latium, Edmond et son fils Saimir, Albanais de naissance, s'adonnent au transport d'immigrés clandestins qu'ils livrent à des agriculteurs sans scrupules. Le garçon supporte mal le travail de son père, qui leur permet de vivre mais les tient éloignés d'une véritable intégration. Lorsqu'il découvre que ce dernier est allé trop loin car trempant dans une affaire de prostitutions de mineures, il a alors la force de se rebeller. Cette femme battue et violée lui renvoie l'image de sa propre souffrance. Presque sans paroles le film de Munzi jette une lumière cruelle sur un monde sans repères, excepté ceux de l'argent. Munzi inscrit son propos dans des paysages désolés, des routes boueuses, des rues bordées de maisons inachevées. Tourné sans grands moyens, avec des acteurs en partie non professionnels, Saimir n'en demeure pas moins une oeuvre forte, un de ces premiers films qui laissent une trace profonde. Sur ce même thème de l'immigration clandestine il faut voir également ces deux excellents films que sont "Au loin les lumières" et "In this world".
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