Le film de John Milius commence de manière assez fulgurante . Par une journée écrasée de soleil, les Berbères dirigés par Raisuli font irruption dans une superbe villa à la domesticité nombreuse, caracolent à travers pièces, portes et fenêtres , massacrent les hommes et prennent en otages une famille américaine à l'allure très anglaise. La narration se déroule ensuite sur plusieurs plans. L'hostilité de l'américaine pour Raisuli(Sean Connery) se mue peu à peu en respect, sympathie, tendresse. Fascination classique des prisonniers pour leurs geôliers. Les deux enfants vouent à Raisuli une admiration éperdue. Les occidentaux s'initient à une culture profondément inégalitaire mais qui protège scrupuleusement le faible, la femme, l'enfant. D'autre part le Maroc est unr proie béante pour tous les impérialismes. C'est l'époque de la politique de la cannonière. L'enlèvement de l'américaine est le prétexte d'une démonstration de force des "marines" qui débarquent à Tanger, traversent la ville au pas gymnastique et prennent d'assaut le palais du Pacha. Scène magistrale qui fait écho au sac de la villa par les Berbères. Le film met systématiquement en parallèle Théodore Roosevelt et Raisuli, souligne leur estime réciproque. Si Raisuli est le "lion" rivé à sa tanière et son désert, Roosevelt est "le vent", l'esprit qui souffle où il veut, qui balaie l'univers. Interprétation remarquable de Candice Bergen au charme racé, de Brian Keith, John Huston et Sean Connery.
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