Avec Rebecca, Alfred Hitchcock réalise un film à suspense avec un fond romanesque évident. Dans ce film Hitchcock fait montre d'une grande virtuosité de la mise en scène, notamment lors de l'apparition de lieux (la demeure de Manderlay) ou de personnages marquants (madame Danvers la domestique). Le scénario du film est en apparence simple avec une jeune femme, dont on ne connaîtra jamais le nom, qui épouse un homme riche, Maxim de Winter et se rend avec lui dans la demeure familiale de Manderlay. Oui mais voilà le bonheur du couple semble gâché par le passé de Maxim de Winter et des circonstances tragiques de la disparition de sa première épouse : Rebecca. Tout le talent d'Hitchcock est de donner l'impression que le fantôme de Rebecca hante les deux époux et rôde sur la demeure de Manderlay. D'ailleurs, dans le film le suspense constant avec de nombreux retournements de situation qui mettent le spectateur en plein doute quant à ce qui est notamment arrivé à Rebecca. L'impression quasi étrange qui se dégage de certaines scènes du film est permise notamment par l'excellence de la photographie du film, signée George Barnes, qui oscille entre ombre et lumière. Mais le film ne sera pas aussi fort sans sa très bonne distribution. Ainsi, Joan Fontaine incarne parfaitement cette deuxième épouse de monsieur de Winter, une jeune femme simple et fragile, éprise de son époux, qui se laisse littéralement « manger » par la gouvernante. Madame Danvers, la fameuse gouvernante est inteprétée par une Judith Anderson impressionnante dans son rôle de femme rigide et quasi tyrannique, dont la présence donne parfois l'impression qu'elle serait un spectre. Enfin, Laurence Olivier interprète un Maxim de Winter trouble, tourmentée depuis le décès de sa première épouse mais qui peut faire preuve par moments d'un humour tout à fait particulier. Il ne cherche finalement qu'à se reconstruire avec sa nouvelle épouse. Pour connaître l'issue de ce film très réussi d'Hitchcock, je vous invite à le regarder.
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