Troisième et pour l’instant dernier volet de la saga "Terminator", ce "Terminator 3 : le soulèvement des machines" s'évertue autour d'une intrigue assez sommaire à faire perdurer le mythe du "jugement dernier" façonné par les deux précédents films, pour un résultat forcément riche en séquences d'action époustouflantes déroulées sur un rythme vif, mais sans parvenir à véritablement impliquer émotionnellement le spectateur.
Le script présente cette fois-ci un John Connor adulte, fuyant le monde pour ne pas laisser de traces de son passage au cas il serait à nouveau recherché par un Terminator, ce qui effectivement arriver lorsque du futur va débarquer un T-X, un Terminator encore plus puissant qui va chercher à le détruire, lui et ses futurs lieutenants, mais bien entendu, la résistance a elle aussi envoyé un Terminator pour protéger John Connor.
D'entrée, le métrage va nous présenter un John Connor adulte bien différent de celui auquel on pouvait s'attendre, puisque l'homme aura plutôt tout d'un vagabond désabusé et hanté par des rêves d'apocalypse que d'un chef de guerre, pour ensuite nous faire suivre la traditionnelle arrivée des deux cyborgs ennemis, avec une première "surprise", puisque le premier venu aura l'apparence d'une femme sexy, ce qui ne l'empêchera pas d'être destructrice, même si le métrage restera au départ bien évasif ( notamment sur la dépouillage de sa première victime humaine) pour éviter de dévoiler trop vite les secrets de cette nouvelle variété de Terminator, alors que le second, toujours interprété par Arnold Schwarzenegger, flirtera de suite avec une sorte d'autodérision que l'on retrouvera régulièrement par la suite, en parodiant son entrée en scène du second métrage de la franchise pour une séquence plutôt souriante.
Après s'être montré floue sur le but recherché par le T-X qui va tuer plusieurs personnes apparemment sans aucun rapport avec John Connor, le métrage va se recentrer sur son personnage principal, lorsque celui-ci va cambrioler dans une clinique vétérinaire pour y chercher des médicaments (!) et être interrompue par une ancienne connaissance de collège, Kate Brewster, travaillant sur place et étant la prochaine victime sur la liste du T-X, ce qui permettra au métrage de véritablement lancer son action avec une première confrontation entre le T-X et le Terminator qui déclenchera une première série de rebondissements plus qu'impressionnants et dévastateurs avant que l'intrigue ne prenne le temps de clarifier quelque peu la situation avant de relancer de plus belle ses situations spectaculaires qui suivront dans un premier temps la fuite du trio avant qu'ils ne cherchent à empêcher le "jugement dernier" imminent d'arriver.
Évidemment, il n'était pas aisé de rebondir sur le final de "Terminator 2" pour réussir à construire un script valable et novateur, et c'est justement cette partie du projet qui laissera quand même quelque peu à désirer. En effet, après avoir replacé l'intrigue dans son contexte et marqué la réussite des plans développés dans le métrage précédent avec la destruction des matériaux qui étaient censés déboucher sur l'apocalypse nucléaire décidé par les machines, il fallait bien trouver un "prétexte" à la venue de nouveaux Terminators, ce que l'intrigue n'avancera que de façon presque éludée, préférant nous fournir d'autres renseignements directement liés aux développements présentés ici pour des révélations et autres explications parfois bien surfaites et finalement peu ou pas du tout exploitées, tout en excusant quand même l'absence d'un des personnages-clés de la franchise, Sarah Connor.
Deuxième sujet de déception, le T-X, s'il aura la charmante particularité de prendre l'apparence d'une demoiselle, ne parviendra jamais à paraître véritablement menaçant, malgré ses possibilités et ses prouesses technologiques faisant passer le Terminator pour une création archaïque, et surtout, il n'imposera aucun charisme visible à l'écran, démystifiant et réduisant considérablement le potentiel graphique pourtant énorme.
Mais ces menus défauts n'empêcheront pas le métrage d'être jouissif et extrêmement généreux dans ses séquences d'action toujours percutantes et rendues par contre plus "légères" grâce à un humour régulier, précédemment absent de la franchise, pour une succession de courses-poursuites innovantes et vives, avant que le dernier acte prenne un peu plus d'ampleur et instaure un suspense réel qui aboutira à une chute finale inattendue et pessimiste à souhait, tout en restant dans la logique globale de l'intrigue.
L'interprétation est plutôt aléatoire, car si Arnold Schwarzenegger assume toujours autant dans le rôle du Terminator, tout en donnant à son personnage un second degré amusant mais cassant quelque peu le "mythe", Nick Stahl offrira un piètre et peu convaincant John Connor et Kristanna Loken représentera quand même une erreur de casting dans le rôle du T-X pour les raisons déjà évoquées faisant même pâtir la crédibilité de l'ensemble (le combat au corps à corps avec le Terminator dans les toilettes, par exemple).
La mise en scène de Jonathan Mostow (remplaçant un James Cameron ayant refusé de prendre les rennes de ce troisième volet pour plusieurs raisons, dont un refus de la production de lui laisser contrôler tous les aspects du projet) est dynamique et arrive à rythmer parfaitement les scènes d'action du métrage, mais par contre, la direction d'acteurs ne parviendra pas à rendre les personnages attachants, réduisant de la sorte considérablement l'impact émotionnel de l'ensemble.
Les effets spéciaux sont tout à fait probants, réalistes et époustouflants lors des scènes avançant des cascades remarquables, tandis que les particularités du T-X seront bluffantes.
Donc, ce "Terminator 3 : le soulèvement des machines" se suivra facilement et parviendra à en mettre plein le vue, tout en arrivant in extremis à devenir véritablement percutant au cours de son final, mais souffrira d'un manque d'implication de son spectateur.
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