Première séquelle du sympathique "Tremors" réalisé cinq ans plus tôt, ce "Tremors 2" reprend le flambeau dans la continuité, en mélangeant humour et action vaguement horrifique, pour un résultat hélas moins percutant, en partie du fait d'une interprétation plus fade et de situations bien plus superficielles.
Le script envoie l'un des deux héros du film précédent au Mexique, où une compagnie pétrolière attaquée par les monstres souterrains, les "graboïdes", l'a embauché par exterminer les créatures.
Après une courte séquence d'introduction suivant l'attaque d'un homme travaillant sur un puits de pétrole par un "graboïde", le métrage va donc replacer Earl Bassett, l'un des deux membres du duo de choc du premier film, qui va être convoité par un dirigeant d'une compagnie pétrolière mexicaine afin de le débarrasser des monstres souterrains compromettant son entreprise en ayant tué six employés sur ses "champs de pétrole". Après une courte réflexion, il va accepter et se voir affubler d'un nouveau coéquipier en la personne d'un de ses admirateurs, Grady, un jeune homme aussi volontaire qu'inexpérimenté.
Cette mise en situation aura le mérite de faire en partie la jonction entre les deux métrages en nous indiquant les déboires financiers d'Earl, hérités de la découverte des "graboïdes" qui au lieu de le rendre riche, avec notamment l'exploitation de produits dérivés, l'a laissé sans le sou et surtout aigri.
Hélas, la première partie du métrage restera bien insipide pour nous faire suivre sur un ton léger le début de l'extermination des monstres par le duo fraîchement arrivé au Mexique où ils vont rencontrer quelques membres de la compagnie pétrolière dont bien entendu une demoiselle qui ne sera pas sans plaire à Earl, mais outre le subterfuge trouvé pour éliminer les "graboïdes", l'intrigue n'avancera pas grand-chose de positif et deviendra répétitive avec ces séquences de chasse qui ne laisseront que peu de place pour affiner véritablement les relations entre les deux chasseurs en préférant opter pour un humour souvent pataud.
Mais heureusement, devant l'afflux des créatures, Earl va demander de l'aide à un autre survivant du premier film, Burt, réputé pour son amour des armes et son côté militariste volontaire, relançant ainsi de façon plus enthousiasmante l'intrigue qui ne va pas s'enliser à reproduire encore ses situations passées pour au contraire introduire un nouvel élément avec une transformation des "graboïdes" certes légèrement opportuniste mais offrant au métrage des rebondissements inattendus, surtout que nous pourrons enfin en apprendre un peu plus sur ces monstres et sur leur façon de mouvoir et de repérer leurs proies en étant aveugle et sourd, exacerbant de la sorte la débrouillardise des protagonistes dans leur volonté farouche d'échapper et de vaincre ces nouveaux "graboïdes" au look assez graphique et original, dans une démarcation certaine des dinosaures alors en vogue.
Par contre, les différents personnages n'offriront que des personnalités faiblardes et plus ou moins stéréotypées, ne renouvelant jamais l'attachement que le spectateur pouvait avoir eu pour les protagonistes du premier film, et donc ce manque d'implication rendra moins impactant les risques encourus par les personnages, avec un suspense plus que mesuré et une tension rarement présente, tandis que les effets de surprise tentés par le réalisateur demeureront facilement anticipables.
L'interprétation est quand même cohérente, avec Fred Ward qui sera le seul à être charismatique, tandis que les autres acteurs resteront transparents, notamment Christopher Gartin qui ne pourra jamais prétendre remplacer Kevin Bacon. La mise en scène du réalisateur est fluide et assez dynamique pour suivre l'action, tout en utilisant avec maîtrise ses effets de caméra subjective.
Les effets spéciaux sont probants, aussi bien dans l'animation des monstres qui restera presque continuellement invisible que pour de tout petits écarts sanglants et des explosions de "graboïdes" jouissives.
Donc, ce "Tremors 2" se suivra sans ennui, mais ne parviendra à se montrer quelque peu efficace que dans sa seconde partie plus entreprenante !
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