A partir d’un principe de base peu utilisé mélangeant des éléments fantastiques à d’autres issus du "film de guerre", ce "R-Point" va hélas très vite devenir confus et s’embourber dans des situations prévisibles, tout en n'exploitant pas efficacement son ambiance voulue oppressante mais qui ne parviendra pas à inquiéter ni à installer une réelle tension.
Le script prend place à la fin de la guerre du Vietnam et envoie quelques militaires coréens dans une zone nommée "R-Point" pour rechercher une escouade de soldats présumés morts depuis plusieurs mois mais venant d'envoyer des messages par radio.
Après une courte séquence d'introduction suivant la réception de ces étranges messages radiophoniques, le métrage va présenter son personnage principal, le lieutenant Choi Tae-in, qui au lei d'être mis aux arrêts après une nuit mouvementée en ville, va se retrouvé à la tête d'un groupe de soldats d'origine diverses pour partir à la recherche d'une unité portée disparue dans une zone située loin des combats et ayant émis les messages entendus en introduction.
Le métrage va ensuite se charger de mettre en avant une galerie de personnages stéréotypés au possible pendant le trajet qui va conduire le groupe à leur destination, entre le sergent "dur à cuire" et rabat-joie, le jeunot dont ce sera le baptême du feu, tandis que les autres protagonistes accumuleront les clichés dans une ambiance étonnamment détendue qui sera brutalement brisée une première fois par ce tireur embusquée qu'ils vont devoir affronter avant de se rendre compte qu'il s'agissait d'une femme qu'ils se refuseront à achever, alors qu'ensuite, le passage dans un ancien cimetière et la découverte d'une inscription peu engageante va commencer à créer une ambiance qui tentera d'être angoissante, en jouant ensuite dans un premier temps sur la brume envahissant le paysage, tandis que le bâtiment, aussi imposant que délabré, qu'ils vont découvrir prendra ensuite le relais avec ses décors glauques.
Mais hélas, une fois arrivés à destination, le groupe va donner l'impression de tourner en rond, plombant le rythme jusque là vif du film, dans l'attente des événement surnaturels qui ne manqueront pas de survenir. Et heureusement, au milieu de séquences qu'il serait méchant de qualifier d'inutiles mais qui n'apporteront pas grand-chose à l'ensemble, les touches fantastiques parviendront régulièrement à se montrer efficaces, très visuelles (les croix blanches brusquement entourant un des soldats, par exemple), sans pour autant arriver à générer le moindre frisson, tant elles demeureront prévisibles sur le fond et ne seront pas franchement exploitées au maximum de leurs possibilités (les apparitions de la femme en blanc par exemple qui resteront vagues et sans impact en étant minimisées et vite expédiées).
Autre point négatif venant desservir le métrage, les relations entre les différents personnages, censées participer à la création d'une ambiance tendue, ne réussiront qu'à embrouiller le spectateur en étant confuses et guère développées, notamment les différentes querelles et rancoeurs qui vont s'installer au sein du petit groupe et qui n'aboutiront à rien de convaincant.
De même, le final presque exagéré et conventionnel n'offrira en fin de compte que peu d'informations sur les fantômes hantant les lieux et une certaine frustration ne manquera pas de venir cueillir le spectateur qui aurait bien voulu en savoir plus sur ces soldats français vraisemblablement à l'origine de la malédiction et qui ne seront jamais visualisés par le film, et alors que leur évocation ne servira qu'à tenter de créer une angoisse superflue, tout comme le restera la présence de ce cimetière en friche.
L'interprétation sera quand même cohérente même si les différents interprètes surjoueront régulièrement et la mise en scène du réalisateur Su-chang Kong produira quand même des effets réussis, même si l'utilisation de filtres et l'emploi d'une caméra subjective pour créditer la présence des spectres ne produira pas l'effet escompté. Les effets spéciaux discrets seront probants, pour quelques petits plans sanglants peu démonstratifs et quelques maquillages mortuaires convaincants.
Donc, ce "R-Point" offrira un bilan plus que mitigé malgré ses bonnes intentions et des efforts visuels évidents !
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