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Malgré une intrigue des plus classiques, ce "Mortelle Saint-Valentin", réalisé par Jamie Blanks (qui avait déjà oeuvré dans le "slasher" avec le premier "Urban legend" et qui vient de nous offrir un percutant "Storm warning"), se suivra facilement malgré ses incohérences grâce à un humour souriant porté sur le second degré et par ses meurtres originaux à défaut d'être véritablement sanglants.
Le script va confronter quelques amies d'enfance à un mystérieux tueur masqué bien décidé à les massacrer les unes après les autres, le jour de la Saint-Valentin.
Après une séquence d'introduction explicite dans la mesure où elle nous révélera d'entrée l'identité du tueur alors enfant et son mobile à venir en suivant ce jeune adolescent au physique ingrat se faire rejeter par toutes les demoiselles présentes à une fête organisé pour la Saint-Valentin avant d'être victime d'un quiproquo qui finira en pugilat, le métrage va faire un bond en avant de treize ans pour suivre une jeune femme qui après avoir éconduit son compagnon de table un peu bizarre et entreprenant (offrant déjà au réalisateur l'opportunité de placer quelques situations comiques faciles mais efficaces), va se rendre dans l'hôpital où elle est interne afin de réviser ses travaux pratiques sur le cadavre lui étant alloué. Mais après une série de fausses alertes, elle va devenir la première victime d'un mystérieux assassin portant un masque de Cupidon et vêtu dans la grande tradition des "giallos" (et même si le métrage ne se référera pas directement au sous-genre italien), pour un premier meurtre original, presque malsain (les coups portés aux différents cadavres enfermés dans leur sac) mais presque pas du tout sanglant.
Les funérailles de cette demoiselle permettra à l'intrigue de nous présenter ses personnages principaux, quelques jeunes femmes éplorées qui vont bien entendu devenir par la suite les proies de ce meurtrier insaisissable s'amusant avec elles en leur envoyant des cartes de Saint-Valentin morbides avant de chercher à les tuer.
Bien entendu, et c'est de ce côté-là que le bas blessera, le métrage se conformera aux codes du "slasher" pour aligner ses rebondissements trop souvent prévisibles à base d'effets de surprise débouchant sur de fausses alertes avant que l'assassin n'intervienne, tout en cherchant à berner le spectateur, qui évidemment tentera de deviner derrière quel protagoniste se cache le tueur, avec des pistes trop flagrantes pour être véritablement exploitables, avant de nous servir un twist facile et guère recherché qui débouchera sur un dernier clin d'oeil facile mais souriant.
Mais heureusement Jamie Blanks parviendra à faire aisément passer la pilule en dotant son métrage d'atouts visuels et de situations comiques volontaires. En effet, l'humour du métrage s'exprimera régulièrement et de façon distrayante au travers des différents personnages, et notamment des seconds rôles cocasses (le policier lubrique par exemple), alors que les demoiselles officiant au premier plan agiront de façon certes volontairement stéréotypée et stupide mais cela donnera l'opportunité au réalisateur (par ailleurs un cinéphile du genre averti) de se servir d'un second degré montrant clairement qu'il n'est pas dupe de ce qu'il filme, tout en nous offrant en prime quelques situations gentiment scabreuses et débridées (la bougie).
En plus, le tueur, si son look ne sera pas forcément charismatique, s'emploiera à utiliser des méthodes originales (mis à part les quelques classiques crimes à l'arme blanche) et bien brutales pour massacrer ses victimes, entre cette perceuse attaquant une jeune femme enfermée dans un jacuzzi ou cette autre qui finira la tête écrasée contre des morceaux de verres quand ce ne sera un fer à repasser qui deviendra l'outil de sa vengeance. Et si l'un des principaux reproches faits au métrage est celui de n'être que très peu gore, il faudra quand même savoir que le studio produisant le film a obligé le réalisateur à mutiler son film en l'expurgeant de tous ses passages gores dignes de ce nom.
L'interprétation est plutôt convaincante et surtout adaptée aux désirs du réalisateur, avec une Denise Richards incarnant une bimbo fière d'elle presque irritante et Marley Shelton qui restera craquante à souhait, et alors que la mise en scène du réalisateur est assez efficace, non pas pour mettre en place une quelconque tension mais en donnant du rythme et en jouant habilement de ses effets (les apparitions du tueur en arrière plan, directement héritées du "Halloween" de John Carpenter).
Les quelques effets spéciaux ayant survécu aux coupes imposées sont plutôt probants, avec quelques petits plans sanglants volontaires.
Donc, ce "mortelle Saint-Valentin", pris pour ce qu'il est et en se mettant au diapason du second degré de son auteur, se suivra avec une certaine aisance et sera même par moments assez savoureux !
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