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Produit par la firme française "Eurociné", spécialisée dans le cinéma-bis et "Z" et réalisé par Alain Payet (plus connu pour ses activités dans le "X" sous le pseudo de John Love), ce "Nathalie dans l'enfer nazi", au titre quelque peu abusif, mélangera avec une certaine harmonie film de guerre, érotisme et un soupçon de violence à tendance fétichiste sur un rythme régulier rendant le métrage largement agréable à suivre.
Le script suit le destin d'une jeune femme médecin qui va se retrouver déportée dans un camp pour se voir ensuite confier une mission de la plus haute importance pour la résistance, trouver et libérer (ou tuer) une dénommée Ingrid placée dans la forteresse de Stilberg, qui sert désormais de bordel de luxe aux officiers allemands. Ayant réussi à se faire déplacer à Stilberg, elle va devoir concilier avec son amour impossible pour un lieutenant allemand et la folie d'Helga, la responsable sadique des filles de Stilberg.
D'entrée, le métrage va mettre en scène son héroïne, Nathalie, une jeune femme russe médecin se rendant au chevet d'un de ses malades, un vieil homme qu'elle va soigner alors que non loin va éclater une fusillade suite à l'attaque d'un convoi allemand par la résistance dans le but de tuer le général nazi présent. Peu après, des soldats allemands accompagnés du lieutenant Muller vont arriver chez le vieil homme en portant leur général, gravement touché à la tête. Alors que Nathalie va commencer à soigner le général, un résistant venu terminer le travail va débarquer, tuer le nazi et il faudra tout le courage de Nathalie, qui va s'interposer, pour que le lieutenant Muller, lui aussi blessé, ne soit pas tué à son tour.
Cette introduction sera plutôt encourageante, avec notamment cette fusillade ne faisant pas du tout "cheap" comme régulièrement dans les œuvres d'"Eurociné", mais le fait d'avoir sauver le lieutenant allemand n'empêchera pas la déportation de Nathalie qui se retrouver avec d'autres prisonnières amenée dans un camp. Pendant ce temps-là, trois officiers des services secrets russes et anglais (et écossais, comme le métrage le soulignera dans un trait d'humour souriant) vont s'inquiéter du sort d'Ingrid, une important pièce d'un réseau de résistance arrêtée et localisée à Stilberg, une forteresse aux mains des allemands. Par une manœuvre quelque peu improbable, l'agent secret russe va parvenir à prendre contact avec Nathalie et lui confier pour mission d'essayer de se rendre à Stilberg pour délivrer ou éliminer le cas échéant Ingrid.
Et comme par enchantement, Nathalie va se faire muter à Stilberg, où dès son arrivée, elle va reconnaître le lieutenant Muller qui, vraisemblablement également ému de revoir celle qui lui avait sauvé la vie, va lui éviter de rejoindre les filles dévouées à assouvir les fantasmes des gradés allemands pour officier en tant de médecin sur place. Ce qui ne sera pas pour plaire à Helga, la véritable maîtresse des lieux sadique et tortionnaire.
Ensuite, le métrage va développer ses rebondissements en s'axant surtout sur la mesquinerie et la folie sadique d'Helga qui va tout faire pour nuire à Nathalie et au lieutenant Muller, dont l'amour réciproque sera finalement consommé, reléguant ainsi au second plan la mission première de Nathalie jusqu'au dernier acte du métrage et surtout au final qui verra Stilberg prise d'assaut par des résistants qui sauveront in extremis Nathalie de cet "enfer nazi".
En fait d'enfer, le métrage va surtout décrire les activités perverses et cruelles d'Helga, qui aura régulièrement recours à la torture à base de coup de fouet et autres visages trempés dans l'eau chaude pour les filles récalcitrantes, laissant le réalisateur verser dans la "Nazisploitation" mais sans aller aussi loin dans le sordide que ses confrères italiens, quand cette femme souvent vêtue de cuir noir dans un style fétichiste avéré n'abusera pas de son pouvoir pour s'octroyer les faveurs des prisonnières.
Le métrage donnera aussi une importance relative à un érotisme qui se manifestera régulièrement, notamment lors d'une séquence d'orgie entre officiers allemands et quelques jeunes prisonnières tout à fait consentantes tout en révélant quelques ébats sans pour autant tomber dans l'excès ou le hardcore.
Et si l'intrigue s'accordera quelques facilités grossières dans son déroulement, ce sera pour développer ensuite des situations assez convaincantes, dans la bassesse d'Helga pour chercher à déstabiliser Nathalie (le repas avec les officiers et l'accident du colonel) mais aussi dans la description de cet amour impossible entre l'héroïne et ce lieutenant allemand bien dévoué, amour qui trouvera une issue dramatique prévisible mais rendue douloureuse.
Les personnages seront ici soignés et bénéficieront d'une interprétation de qualité, avec une Patrizia Gori crédible dans le rôle titre, tandis que Jack Taylor, un routinier du cinéma-bis, sera lui aussi impliqué, tout comme Jacqueline Laurent, excellente dans le rôle délirant d'Helga avec ses tenues fétichistes de cuir noir et ses expressions froides, tandis que les seconds rôles seront aussi plus ou moins travaillés, comme ce colonel alcoolique dépassé par les événements. La mise en scène d'Alain Payet sera plutôt commune, mas parviendra à donner un certain rythme à l'ensemble.
Donc, ce "Nathalie dans l'enfer nazi" saura sans aucun mal se faire apprécier des amateurs par son aspect assez volontaire dans l'érotisme et presque graphique dans la description d'une violence sadique, mais aussi pour son intrigue travaillée et bénéficiant d'une interprétation de qualité.
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