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CRITIQUE DVD


A VIF




Titre : A vif

Version : Française
Auteur de la critique : DreamProphet
Date de la critique : 12/08/2008

Cette critique a été visitée 471 fois. Aide

 

Editeur : Warner Home Vidéo
Année de sortie au cinéma : 2007
Date de sortie du DVD : 26/03/2008
Durée du film : 117 minutes


Résumé : Erica Bain a trouvé dans les rues de New York son domaine d'élection. C'est là qu'au fil de ses longues marches, elle recueille les sons et les histoires vécues qui alimentent son émission radiophonique "Street Walk". Le soir, elle rejoint l'homme de sa vie, son fiancé David Kirmani. Mais, une nuit, le couple est sauvagement agressé aux abords de Central Park. Erica est grièvement blessée et a perd son compagnon. Erica se remet lentement de ses blessures, mais non de la mort de David. Pire, la ville qu'elle aimait tant lui inspire désormais une profonde angoisse. Ses lieux les plus familiers, les plus accueillants, lui sont devenus aussi étranges qu'inquiétants...
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Avis Artistique
Avis sur le film :   (8.5/10)

Il y a un je-ne-sais-quoi de profondément casse-burnes à voir un film comme celui-ci se faire descendre par les professionnels, qui semble n’y voir qu’un « sombre navet » (dixit les Inrocks) ou un « plaidoyer (…) pour l’autodéfense » (merci à Télérama), alors que les rares spectateurs y ont vu un excellent polar (mais eux, c’est des gens normaux, ils n’y connaissent rien !). On le sait, le film d’autojustice (ou vigilante-flick) se prête facilement à la critique, de par sa nature-même (le récent, et tout aussi réussit "Death Sentence", en a ainsi fait les frais). Mais n’est-il pas facile, et peu constructif, de s’arrêter à ce constat, quand le film en question se pose avant tout comme une réflexion humaniste et sincère ? Franchement, on peut se poser la question !

L’AMÉRIQUE EN DEUIL

S’il est bien un cinéaste que l’on n’attendait pas sur ce genre d’exercice filmique, c’est bien Neil Jordan ! Esthète baroque ("La Compagnie des loups"), cinéaste engagé ("Michael Collins"), ce génial réalisateur irlandais se sera souvent posé comme le porte-parole des rebelles de tous poils et des êtres brisés au destin contrarié (le magnifique "The Crying Game" en est le plus bel exemple). Le voir s’attaquer à cette histoire de vengeance personnelle virant à la vendetta pure et dure avait de quoi intriguer. Mais l’on oublie rapidement qu’en observateur concerné, Jordan ne pouvait qu’amener au film un point de vue fortement contrasté, puisqu’en retrait de par sa nationalité même. Ce qui frappe au premier abord, c’est cette vision froide et pessimiste que le cinéaste applique au contexte fort, et pourtant déjà cliché, de l’après-9/11. Les teintes bleutées du film, donnant l’impression que le film se déroule en une seule et même nuit, nous renvoient d’emblée au chef-d’œuvre de Spike Lee, l’immense "25ème heure" (d’autant que le drame initial a lieu dans un tunnel nous rappelant fortement LA scène-clé du film précité) : même ambiance de déliquescence sociale, même spleen urbain. En quelques plans d’ensemble de la ville, Neil Jordan pose son contexte et instaure un climat lourd de menace, comme une résonnance de l’Amérique contemporaine. Quoi de plus normal, dès lors, de nous conter une histoire de violence, de peur et de survie.

UNE FEMME BLESSÉE

Son contexte verrouillé, Jordan s’applique alors à ce qu’il pratique le mieux : l’étude de caractères ordinaires en situations extraordinaires. Suivant le très bon script des frères Taylor, le cinéaste nous narre la transformation progressive d’une jeune femme ordinaire en justicière capable de tuer de sang froid. Collant aux basques du personnage, Jordan ne nous épargne rien de cette mutation progressive, aidé en cela par une Jodie Foster bouleversante (et bizarrement rajeunie !) dans la peau de cette animatrice radio dont l’univers s’effondre le soir où son fiancée décède des suites d’une agression particulièrement violente. Plutôt que de plonger tête baissée dans le revenge-movie hargneux et badass, Jordan joue habilement des ellipses (le réveil à l’hôpital est ainsi ponctué de fondus au noir) et, en excellent formaliste qu’il est, choisit d’utiliser sa caméra (une sacrée arme quand même) pour nous impliquer dans le tourment de cette victime meurtrie. La scène dans laquelle le personnage de Jodie Foster décide de se faire violence et d’affronter cette ville terrifiante, est à ce titre exemplaire. En un champs-contre champs d’apparence basique, Jordan encercle la jeune femme et joue de décadrages déstabilisants et de légères distorsions de l’image pour nous faire ressentir son malaise, cette mise en scène profondément empathique allant crescendo jusqu’à la scène du premier meurtre. Et la victime de devenir bourreau.

LE GOÛT DU SANG

Que les bourrins se rassurent : "À vif" n’est en aucun cas un pensum chiant et intello ! Dès la première scène de meurtres, Jordan assume le genre investit et fonce à bras le corps dans la vendetta sanglante et ambiguë. Armée d’un 9mm, Jodie Foster se mut peu à peu en émule féminine du Charles Bronson original (celui du premier "Justicier dans la ville"). Le regard sombre, le visage fermé et la silhouette déterminée, l’actrice rend palpable les errances psychologiques de cette femme brisée, à la fois touchante de fragilité émotionnelle et terrifiante de détermination. La scène du proxénète est à ce niveau exemplaire, tant Foster se montre douce et maternelle envers la prostituée droguée, et implacable et meurtrière avec le mac dégueulasse. Perpétuellement contrebalancée par le personnage de Terrence Howard, flic humaniste perdu dans un univers dont les lois ont été changés (flics en surnombre, apparition de justiciers ultraviolents), la descente aux enfers de la jeune femme se meut en règlement de comptes hardcore et sans pitié (les balles font de vrais trous dans la peau, le sang gicle copieusement et, si besoin, on y va avec les mains !), jusqu’à un final sans concession qui ose poser de très pertinentes questions (l’autojustice comme seul placebo à l’inaction de la police) sans apporter, quoi qu’en ai pensé la critique moralisatrice et casse-burnes (on y revient !), des réponses toutes faites. Jamais facile et en adéquation totale avec ce qui a précédé, la très controversée conclusion permet de remettre les pendules à l’heure : oui, "À vif" est un vigilante-flick hargneux et exigeant, un revenge-movie émouvant et réfléchit, en bref, un putain de film !


 
Avis Technique
Avis sur l'image :   (3/3) Avis sur le son :   (3/3)

Excellent. Le master sert à merveille la photo expressionniste du film.

Parfait. La superbe musique se fond au bruit ambiant avec harmonie.

Avis sur les bonus & l'interactivité :   (2/3) Avis sur les visuels :   (0/1)

Un making of concis et efficace, qui permet une meilleure compréhension des intentions de Neil Jordan sur ce film, et des scènes coupées pas franchement intéressantes.

La loose. A l'atmosphère bleutée du zone 2 UK, les distributeurs ont opté pour un jaune des plus désastreux. C'est pas beau !
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Note finale :

  (16.5/20)


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