Sans bien entendu atteindre le niveau de réussite de son prédécesseur, ce "The hitcher 2" parviendra à captiver et se laissera suivre très facilement malgré une impression évidente de "déjà-vu" récurrente imposée par une absence d'effet de surprise global.
Le script renvoie le survivant du premier opus et sa compagne sur les routes du premier drame où ils vont être les victimes d'un autre auto-stoppeur atteint d'une folie meurtrière le poussant à "jouer" avec eux.
Après une séquence d'introduction assez réussie toute en faux-semblants, le métrage va donc réintroduire le personnage de Jim Halsey, devenue entre-temps policier mais qui n'aura pas pour autant réussi à oublier le drame qui l'a frappé des années auparavant et c'est dans l'espoir de se changer les idées après une bavure dans son travail qu'il va décider d'aller se confier au seul policier l'ayant soutenu à l'issue de son calvaire passé et avec qui il a gardé le contact. Ce sera accompagné par Maggie, sa petite amie avec qui il partage la passion pour l'aéronautique qu'il va prendre la route après un début de trajet dans leur petit avion pour se rendre chez son ami, affrontant de la sorte une tempête de sable s'abattant sur la région.
La mise en situation ne s'appuiera que partiellement sur sa parenté avec le métrage original de 1986 pour uniquement nous montrer les séquelles laissées par les déboires de Jim, perturbé par des cauchemars (permettant ainsi au réalisateur de placer quelques stocks-shot sans grand impact et évitant soigneusement de montrer Rutger Hauer) et qui seront exacerbées lorsque le couple va, malgré les claires réticences de Jim, prendre à bord de leur voiture un homme faisant du stop après un accident de moto. Et malgré la beauté formelle de cette séquence, avec cette tempête de sable la rendant presque onirique, le suspense aura bien du mal à se mettre en place, le spectateur n'ayant aucun doute sur les intentions de l'auto-stoppeur, qui ne va effectivement pas tarder à se montrer étrange et presque dangereux avant de se faire éjecter du véhicule par Jim. Mais bien sûr, les choses ne vont pas en rester là et l'homme ne va pas traîner pour revenir inquiéter le couple. Tout en jouant sur l'ignorance de Maggie pour amorcer la rencontre avec ce personnage au physique inquiétant mais également bizarrement mal assorti avec le rôle qu'il sera appelé à jouer, l'intrigue ne va pas se contenter de reprendre les situations du métrage précédent pour placer le couple dans une même situation délicate vis-à-vis des forces de l'ordre et saura faire preuve d'un minimum d'originalité, avant de surprendre par l'orientation choisie pour diriger l'intrigue vers une partie de cache-cache où bien évidemment l'auto-stoppeur viendra détruite toute tentative de retour à la normale dans le sang et la violence, se jouant même plus ouvertement de sa victime face à la police par plusieurs tours de passe-passe certes faciles mais toujours cohérents.
Résolument orientée vers l'action, l'intrigue se permettra de nombreuses séquences de gunfights graphiques et quelques poursuites automobiles, mais sans parvenir à retrouver la hargne et la violence du film de Robert Harmon malgré quelques tentatives intéressantes (le duel final entre le camion et le petit avion, par exemple), tout en se montrant parfois plus direct au niveau des effets sanglants, mais tout en demeurant bien sage quand même.
Les personnages arriveront assez facilement à gagner la sympathie du spectateur pour le couple Jim/ Maggie, interprété de manière cohérente par C. Thomas Howell qui reprendra son rôle de Jim et par Kari Wuhrer qui nous offrira une prestation guerrière appréciable, mais hélas, le meurtrier pourra sembler légitimement bien fade et ses penchants psychotiques ne seront guère illustrés de façon convaincante par Jake Busey, au faciès bien trop puéril et flirtant de fait avec l'erreur de casting grossière, en ne pouvant jamais espérer faire oublier Rutger Hauer ne serait-ce qu'un seul instant, et ce malgré la bonne volonté évidente de l'acteur.
Malgré ses rebondissements réguliers et son rythme alerte, le métrage ne pourra pas non plus espérer générer la moindre tension ou un véritable suspense, le spectateur ayant vu le premier film ayant toujours une longueur d'avance sur les protagonistes en connaissant l'aboutissement final de chaque situation, surtout que celles-ci auront tendance à se répéter dans la seconde partie du film.
La réalisation de Louis Morneau, un habitué des petites séries B dynamiques, sera ici vive et alerte pour suivre l'action de près et parviendra même à créer un ou deux effets de surprise réussissant leur effet.
Les effets spéciaux sont plutôt convaincant, même si l'utilisation du numérique restera visible, aussi bien pour les cascades que pour accentuer les petits effets sanglants.
Donc, ce "The hitcher 2" ne pourra pas escompter effacer de nos mémoires son prédécesseur mais se regardera sans ennui et offrira même quelques moments quelque peu impactants !
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