Tournée directement pour la vidéo, ce "Retour à la maison de l’horreur", fausse suite n’entretenant qu’un très vague rapport avec "La maison de l’horreur" réalisée par Wiliam Malone en 1999, restera bien artificiel et prévisible, tout en avançant l’imagerie habituelle des productions "Dark castle" toujours aussi graphique, et il en ira pour quelques meurtres gores, mais cela ne suffira pas pour donner au métrage une quelconque envergure.
Le script envoie dans la maison/ asile de "Haunted Hill" la sœur de la survivante du premier film qui, accompagnée par son petit ami, ont été kidnappés par une bande de malfaiteurs à la recherche d'un artefact censé être enfoui dans la demeure et comptant sur leur aide pour le trouver. Mais la maison ne va pas se laisser faire...
Après un générique épileptique accrocheur, le métrage va nous présenter son personnage principal, Ariel Wolfe, une jeune femme éditrice d'un magazine masculin tellement accaparée par son travail qu'elle ne va même pas daigner répondre aux multiples messages téléphoniques de sa sœur, pour peu de temps après apprendre que celle-ci s'est suicidé en se tirant une balle dans la tête. Ce sera en allant sur les lieux du drame en compagnie de Paul, un photographe de son magazine pas insensible à ses charmes qu'elle va rencontrer le Dr Richard Hammer, un professeur cherchant le journal de Dr Vannacut, le médecin fou de l'asile de "Haunted hill", qui aurait été en possession de la sœur d'Ariel et donnerait l'emplacement exact où l'"Idole de Baphomet", une relique à la valeur archéologique énorme qui serait cachée dans l'asile. Comme on peut le voir, le métrage tentera quand même de se rattacher vaguement au premier film en introduisant la sœur de la survivante, mais ce lien pourra sembler bien facile et sans originalité, tandis que les premiers éléments qui vont émerger dans cette mise en situation paraîtront bien éloignés du contexte d'origine. Et l'arrivée d'une bande de mercenaires chez Ariel, eux aussi à la recherche de cette Idole et employant la manière forte pour s'accaparer le journal de Vannacutt, pour ensuite forcer Ariel et Paul à le suivre à "Haunted Hill" à la recherche de cette relique, ne viendra pas changer la donne. Mais dès leur arrivée sur place, ils vont tomber sur Richard, son assistant et une de ses élèves, venus eux aussi à la quête de l'Idole.
Ces préliminaires auront la bonne idée d'être assez brefs pour avancer les éléments nécessitant un retour à "Haunted Hill" occultant carrément la thèse du premier film pour expliquer la présence des fantômes revanchards, pour transformer ensuite le métrage en un véritable train fantôme puisque les protagonistes auront la "bonne" idée de ses séparer pour chercher la relique, devenant ainsi des proies faciles pour les spectres qui vont bien entendu faire leur apparition et massacrer les personnages secondaires lors de séquences ayant le mérite d'être ouvertement sanglantes et généreuses.
Mais hélas, il ne faudra pas compter sur le moindre frisson, ni même sur une quelconque tension, l'ensemble demeurant terriblement prévisible sur le fond et seul le graphisme réussi des spectres pourra se révéler quelque peu impressionnant, tout comme les décors toujours aussi lugubres et décrépi, avec justement la séquence dans le "bain à cadavres" qui sera assez percutante. Pour le reste, le métrage restera linéaire dans sa progression jusqu'au final sans réel efficacité et même vaguement saugrenu (la pièce organique où trônera "l'Idole de Baphomet" ici détournée de ses templiers). Les calvaires des quelques malades de l'asile que l'on pourra découvrir en de courts flash-back seront eux aussi bien graphiques mais trop rapides et guère impactants, tout en demeurant bien dans l'esprit du métrage.
Et se sera justement cet aspect graphique qui sauvera largement le métrage du naufrage, car pour le reste, on naviguera entre humour par franchement drôle et situations vues et revues mille fois, notamment dans les développements liés aux rapports entretenus par les différents protagonistes se querellant et laissant la rancune ou encore l'avidité primer sur la raison.
L'interprétation sera ici assez mitigée, car si Amanda Righetti assurera par sa présence physique l'essentiel dans le rôle principal, les autres intervenants resteront bien lisses, mis à part Cerina Vincent (vue dans le "Cabin fever" d'Eli Roth) et bien sûr Jeffrey Combs qui reviendra pour de courtes apparitions muettes dans le rôle du professeur Vannacutt.
La mise en scène du réalisateur sera assez efficace, même si les effets clippesques seront quand même récurrents et viendront parfois contrarier la bonne tenue de certaines séquences, et en particulier pour les flash-backs.
Principale attraction du métrage, les effets spéciaux seront quant à eux globalement probants pour une série de mises à morts bien sanglantes, avançant entre autres un écartèlement graphique, une tête écrasée par un meuble ou encore un visage arraché à la manière des "Yeux sans visage", mais la présence d'apports numériques restera hélas bien visible.
Donc, ce "retour à la maison de l'horreur" se suivra facilement et sans ennui, mais en dehors de sa volonté graphique jouissive, couplée à un érotisme presque déviant, n'offrira rien de bien original pour ainsi rapidement se faire oublier !
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