Vouloir mélanger western, humour premier degré parfois trash et horreur était quand même un pari risqué que ce "Undead or alive" aura eu le mérite de vouloir relever mais sans hélas parvenir à atteindre complètement son but pour ne nous offrir qu'un résultat superficiel, certes régulièrement souriant et gore, mais à l'humour trop orienté pour séduire véritablement.
Le script place deux hors-la-loi, bientôt rejoints par une jeune femme indienne, fuyant après avoir détroussé un shérif et qui vont voir leurs poursuivants se transformer en zombies suite à une malédiction.
Après un petit texte se voulant humoristique retraçant la vie de l'indien Geronimo et notamment une malédiction lancée contre les hommes blancs juste avant de mourir, le métrage va avancer une première séquence affichant clairement les penchants du métrage en suivant un homme zombifié qui va dévorer une tête de poulet avant de s'en prendre à sa femme et à sa fille, mélangeant ainsi quelques plans gores à un humour puéril assumé. Ensuite ce sera au tour des deux personnages principaux d'être mis en avant puisque nous allons rencontrer Elmer, un déserteur de l'armée arrivant dans une petite ville pour rapidement devoir se bagarrer avec Luke à propos d'une fille de petite vertu, obligeant le terrible shérif local à les séparer avant de les conduire en cellule, non sans avoir récupéré l'argent possédé par Elmer.
Plongeant tout de suite dans l'action l'intrigue va quand même rapidement avancer l'antagonisme régnant entre ses deux protagonistes principaux, jouant sur la bêtise de Luke qui contrastera avec l'assurance et l'esprit vif d'Elmer, ce dernier trouvant le moyen de les sortir de prison et même de récupérer son argent plus celui contenu dans le coffre du shérif.
Mais Ben, le zombie de l'introduction, voisin de cellule des deux héros, va en profiter pour mordre l'adjoint du shérif, un empoté aussi stupide que ventripotent qui va à son tour contaminer le shérif.
Lancés à la poursuite des fuyards avec quelques habitants du village appâtés par la promesse d'une récompense, le shérif et son adjoint ne vont par tarder à mordre à leur tour leurs compagnons, créant de la sorte une petite "armée" de zombies lâchés aux trousses d'Elmer et de Luke.
Mais entre-temps ces derniers auront rencontré Sue, une indienne de la famille de Geronimo qui, après quelques péripéties, va les aider à s'enfuir, en échange de la promesse de se rendre au fort de l'armée américaine où vivent les responsables de la mort de Geronimo.
Hélas l'humour omniprésent dans le film, bien souvent pour flirter avec la parodie, ne dépassera que rarement le stade du premier degré facile et pas franchement finaud pour accumuler les gags et autres situations rocambolesques, pour ne devenir que rarement trash ou offensif, dans une volonté évidente de divertir sans trop choquer le public adolescent ciblé. Mais malgré tout, certaines tentatives parviendront quand même à amuser et à surnager dans cette profusion d'effets humoristiques souvent répétés et pouvant même à force devenir lassant (par exemple, les inepties débitées par Luke pourront faire sourire au départ avant de paraître rébarbatives car demeurant toujours dans le même style).
Mais heureusement cet humour deviendra largement plus jouissif lorsqu'il fera intervenir les éléments horrifiques du métrage pour quelques séquences sanglantes débridés et "fun" qui rehausseront sans mal le niveau global du métrage par leur inventivité ou tout simplement en avançant des situations bien délirantes avec parfois une pointe de mauvais goût bienvenu, ce qui arrivera presque à faire oublier les lourdeurs d'une intrigue très superficielle et tournant régulièrement à vide par manque de renouvellement dans ses événements.
L'interprétation est assez convaincante, avec un James Denton impeccable pour avancer la maîtrise de son personnage tandis que Chris Kattan amènera une loufoquerie évidente collant parfaitement à son rôle. La mise en scène du réalisateur est dynamique pour donner un bon rythme d'ensemble au métrage et coller à l'action. Les effets spéciaux, points fort évident du film et œuvre du spécialiste Robert Kurtzman, sont probants aussi bien dans les maquillages des zombies que pour les plans sanglants nombreux et parfois décapants du film, telle cette tête de zombie coupée en deux dans le sens de la hauteur avant d'être séparée de son corps.
Donc, ce "Undead or alive" conviendra parfaitement pour passer une petite soirée rigolarde sans se prendre la tête, mais ne dépassera jamais le statut d'aimable plaisanterie vite digérée !
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