A partir d'un sujet très classique ce "Insanitarium" va réussir à tirer son épingle du jeu grâce à une seconde partie complètement folle, sanglante et débridée que ne laissait pas présager une entame bien basique.
Le script va placer dans un asile psychiatrique un jeune homme se faisant passer pour fou afin de pour prêter main forte à sa sœur qu'il estime enfermée par erreur. Mais une fois sur place, il av découvrir que le responsable des lieux entreprend des expériences en se servant de ses patients comme cobayes.
D'entrée le métrage va poser les bases de son intrigue en avançant le personnage principal, Jack, n'arrivant pas à avoir des nouvelles de sa sœur Lily qui, après une tentative de suicide, a été placé dans un hôpital psychiatrique. Pour savoir de quoi il retourne Jack va se faire passer pour fou en se tailladant le torse pour ensuite aller ainsi en pleine rue en prononçant des paroles délirantes. Son subterfuge va fonctionner et il va donc être emmené à l'asile.
Après cette mise en situation très rapide l'intrigue va hélas enfoncer les portes ouvertes pour suivre l'arrivée de Jack dans cet hôpital psychiatrique moderne mais bien entendu peuplé de déments typés, tandis que le jeune homme va d'abord être conduit au quartier des fous dangereux, permettant ainsi au métrage de mettre en avant quelques malades mentaux très atteints et laissant une petite ambiance malsaine s'installer, même si tout cela semblera bien exagéré et quelque peu surfait. Redescendu au pavillon des malades non dangereux, Jack va sympathiser avec Dave, un patient qui va lui raconter ce qui se trame à l'intérieur de l'hôpital et notamment les exactions du Docteur Gianetti, également directeur et utilisant une nouvelle drogue rendant les patients agressifs, comme nous allons pouvoir le constater lors de quelques situations assez sanglantes (le chat décapité, par exemple). Bien entendu, Jack va retrouver Lily et grâce à l'aide bien improbable d'un Dave connaissant un moyen de circuler la nuit sans être vu, il va préparer l'évasion.
Cette première partie se suivra facilement grâce à un rythme vif et des situations très régulièrement renouvelées mais ne s'imposant pas forcément (comme lorsque que Jack va tenter de jeter l'éponge en se disant sain d'esprit, sans succès), tout en avançant les méfaits de ce Docteur Gianetti bien fêlé et administrant une drogue de sa composition qui en plus de rendre agressif des malades mentaux déjà pas très nets, va en plus créer chez eux un goût immodéré pour le sang.
Et ce sera grâce à cet élément que l'intrigue va pouvoir basculer dans sa seconde partie dans un délire gore complètement débridé puisqu'en tentant de s'évader, Jack, Lily et Dave vont déclencher une véritable émeute lâchant dans l'asile les patients contaminés par la drogue et donc rendus cannibales. L'arrivée surprenante de ces "infectés" tranchera largement avec les situations précédentes pour donner une véritable bouffée d'oxygène au film qui va alors se lâcher complètement dans la violence sanglante pour suivre le périple du trio dans les couloirs de l'hôpital, poursuivis par une meute de "zombies" affamés, laissant de la sorte le réalisateur s'octroyer tous les délires saignants possibles dans une bonne humeur communicative qui sera couplée à un rythme démentiel pour faire se succéder des situations volontaires et bourrées d'action.
En plus de ses personnages principaux, le métrage va également avancer toute une galerie de protagonistes secondaires qui apporteront un humour globalement souriant à l'ensemble, comme cette nymphomane perverse au visage défiguré, ou encore ce dangereux psychopathe ayant une dent contre Jack suite à un incident au début du film et qui tentera de se venger lorsque les malades seront lâchés dans l'asile.
Car même lorsqu'il abordera des sujets "sensibles" (comme l'abus de pouvoir sexuel d'un gardien), le métrage versera toujours dans un humour pas toujours très fin mais enjoué et profitant de chaque événement pour venir apporter une bonne humeur qui rendra par exemple souriants même les effets gores très graphiques du dernier acte, mais sans que le film ne sombre dans la parodie ou dans la facilité.
L'interprétation est plutôt convaincante car même si Jesse Metcalfe ne brillera pas dans le rôle de Jack, sa prestation trop limitée sera largement compensée par celle de Peter Stormare excellent pour jouer le docteur Gianetti. La mise en scène du réalisateur est efficace, aussi bien pour donner du rythme à l'ensemble que pour suivre l'action de près sans pour autant rendre ses plans illisibles. Les effets spéciaux sanglants son largement probants en étant presque réalistes tout en s'accordant une dose de surenchère jouissive.
Donc, ce "Insanitarium", au-delà de son aspect comique souriant, parviendra à surprendre par sa seconde partie décapante et très graphique, presque étonnante par sa capacité à accumuler les péripéties sanglantes !
|