Réalisé en 2007 par Dario Argento, Mother of tears clôt enfin La trilogie des mères initiée de nombreuses années auparavant par les chefs-d’œuvre que sont Suspiria et Inferno. Présenté au festival de Gérardmer en 2008 où il a été hué, le film d’Argento a déçu les fans.
A y regarder de près, ce film est certes loin d’être parfait mais il ne mérite pas tant de haine. Argento est devenu depuis des années la tête de turc des critiques qui le considèrent comme un cinéaste has been. Il faudrait rappeler à ces gens que Dario Argento a récemment réalisé l’excellent Jennifer dans le cadre de la première saison des Masters of horror.
Par ailleurs, Mother of tears n’est pas si mauvais que cela. En fait, à l’instar du sang des innocents, Dario Argento nous livre un film inégal. D’abord, le début du film nous laisse espérer de grandes choses avec ce très beau générique (la musique du film est de Claudio Simonetti)où défilent des images de tableaux. Par ailleurs, on ne pourra qu’apprécier le premier meurtre que l’on voit à l’écran qui est particulièrement graphique. Bref, tout commence bien. Mais la suite du film laisse énormément à désirer. Asia Argento, la fille du cinéaste, est traquée par plusieurs personnes et dans le cadre de sa fuite, elle va avoir affaire à un prêtre, un médium, etc. Beaucoup de spécialistes qui sont prêts à l’idée. Le film, dans cette enquête, est loin d’être passionnant. Surtout, le film est vraiment raté dans ses scènes d’extérieur avec une image qui laisserait presque l’impression que l’on a affaire à un téléfilm. Mais ce qui choque le plus, ce sont plusieurs des personnages du film, des espèces de sorcières qui ne font que ricaner et faire des grimaces. On est vraiment dans le grotesque et on a l’impression que Dario Argento a voulu lui-même se saborder. De plus, le faible budget qui a été alloué à Argento se voit de façon évidente dans le film : le cinéaste transalpin voudrait nous représenter l’apocalypse (puisqu’il est dit dans le film qu’il y a de nombreux meurtres et que l’on assiste à la seconde chute de Rome) mais il n’a pas les moyens à la hauteur de ses ambitions. Du coup, son apocalypse se limite à un bébé qui est jeté dans l’eau par sa mère ou encore à ces sorcières qui prêtent plus à rire qu’autre chose.
Le film est d’ailleurs plusieurs reprises involontairement drôle, cela étant certainement dû à une distribution pour le moins calamiteuse.
Mais tout n’est pas à jeter dans Mother of tears. En effet, les meurtres auxquels on assiste sont bien réussis. Par ailleurs, et c’est la grande qualité du film, Dario Argento réussit parfaitement ses scènes d’intérieur avec un huit-clos quasiment oppressant. Si la fin du film est trop vite expédiée, on appréciera tout de même le monde étrange que le personnage d’Asia Argento découvre, monde qui n’est pas sans rappeler Suspiria.
Au final, Mother of tears est un film inégal qui clôt de façon décevante la trilogie des mères de Dario Argento. Cependant, ce film se laisse tout de même regarder.
|