Alors que le créationnisme revient en force aux Etats-Unis, 2009 sera l’année du sesquicentenaire de la publication de la théorie de l’évolution de Charles Darwin.
Cette théorie n’aura fait qu’accentuer chez les scientifiques, l’idée de classification des espèces et notamment l’ethnocentrisme en plaçant l’homme blanc caucasien en tête de toutes les classifications y compris entre les humains.
Après avoir conclu que les amérindiens étaient bien des humains (bien qu’inférieur aux blancs) et les Africains également (le gentil sauvage), il reste un doute pour les scientifiques de 1870 concernant les pygmées.
Ils étaient considérés comme le chaînon manquant entre le singe et l’homme, c’est sûr ce constat que démarre le film.
Jamie Dodd, l’anthropologue, malgré les évidences flagrantes, mettra un certain laps de temps avant de réaliser que ce sont bel est bien des humains et non des animaux, d’ailleurs le retournement est imperceptible, on dirait qu’il se réveille un matin et finalement se ravise en disant « tiens ce sont des humains ! ». Et par la même occasion deviendrait presque un humanisme, (il voterait pour Obama, limite) alors que c’est lui qui est venu les chercher avec un certain plaisir sadique à les regarder en cage.
Régis Wargnier le réalisateur de « Indochine », nous offre un film hyper académique, versant dans le pathos sans arriver à nous émouvoir, aussi bizarre que cela puisse paraître, il rate même ça cible, aucune humanité ne transparaît dans ce film. Tout est manichéen à souhait, avec les gentils pygmées contre les très méchants blancs qui ne se posent pas de question face à l’évidence même.
Voulant trop en faire sur le racisme, ça en devient extrêmement lourd, tous les clichés colonialisme y sont, y compris le chef de tribu noir, l’analyse gynécologique de la pygmée et bien entendu les bêtes de foires.
Le film est beaucoup trop long, les acteurs trop académiques (sauf peut-être les pygmées), une volonté trop flagrante de nous assener la morale que le racisme c’est pas bien en y faisant des tonnes qui pourtant ne produisent aucune émotion et limite absurde.
Un sous Elephant Man avec l’ennui en paquet cadeau, dommage avec un tel scénario, il y avait de quoi faire.
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