Nième avatar du cinéma fantastique japonais porté par la vague de fantômes aux cheveux longs initiée par le succès de "ring", ce "Appartement 1303" n'offrira hélas aucune originalité en se contentant de ressasser les lieux communs du genre aussi bien pour ses effets "chocs" ratés que pour son intrigue sans envergure et largement prévisible.
Le script suit l'enquête d'une jeune femme dont la sœur vient de se défenestrer par une fenêtre de son nouvel appartement, pour découvrir que d'autres demoiselles s'étaient "suicidées" ainsi auparavant dans ce lieu en relation avec un drame passé.
La séquence d'introduction restera cohérente et aura un minimum d'impact en suivant une jeune femme défaisant ses cartons dans son nouvel appartement pour être attirée par des bruits provenant d'une chambre, laissant ensuite son petit ami, arrivant en bas de l'immeuble voir celle-ci tomber dans le vide et s'écraser sur le sol, treize étages plus bas, sans pour autant que le métrage n'insiste sur l'aspect sanglant de cette séquence.
L"intrigue va alors mettre en scène d'autres nouveaux occupants du même appartement faisant une petite fête qui bien entendu finira mal puisque Sayaka, la nouvelle occupante des lieux, va ressortir de cette même chambre comme possédée pour se mettre à manger des croquettes pour chien avant de hocher la tête dans tous les sens et d'enfiler un casque de moto avant de sauter dans le vide à son tour, pour ce qui restera certainement comme la meilleure scène du métrage en étant un brin graphique et en arrivant à créer une ambiance tendue, surtout que l'origine de la possession soudaine ne sera pas encore montrée et uniquement identifiée par des sons, laissant ainsi l'imagination du spectateur travailler pleinement. Nous allons alors découvrir Mariko, la sœur de Sayaka, à peine éplorée en apparence par la mort de celle-ci qui va se rendre dans ce fameux appartement 1303 pour y récupérer quelques affaires et finalement décider d'y passer la nuit en attendant les déménageurs, ce qu'elle va découvrir sur place va la pousser à mener l'enquête pour percer le mystère de l'appartement 1303.
Hélas, mille fois hélas, le métrage n'utilisera que des effets de "trouille" usés jusqu'à la corde lorsque l'évident fantôme hantant les lieux va commencer à se manifester physiquement, pour ainsi clairement recycler les effets de "Ring", "The grudge" et autres "Dark water", devenant ainsi éminemment prévisible et perdant tout l'impact espéré par un réalisateur guère inspirée, ce qu'un dernier acte plus volontaire (les liens faits de cheveux qui vont attaquer les protagonistes) ne viendra même pas rehausser en étant presque ridicule pour avancer son twist final couru d'avance.
En plus, l'obligatoire drame familial ayant débouché sur une tragédie nécessaire pour alimenter la colère du spectre aux cheveux noirs et longs ne brillera pas par sa consistance, et ce même si le métrage prendra longuement le temps de nous le raconter en flash-back, mais encore une fois, cette présentation se sera sans aucun envergure malgré le potentiel disponible.
Et surtout, l'auteur avancera des éléments aux ficelles énormes, telle cette petite fille voisine énigmatique avec son vieux nounours, ou encore ces bouches d'oreille retrouvées dans l'appartement qui serviront l'intrigue de manière simpliste quand elles ne permettront un cauchemar navrant avec son idée éculée, tandis que l'enquête de Mariko elle-même semblera bien facile et opportune (l'arrivée du détective s'occupant des mystères de l'appartement) et que le métrage donnera également l'impression de contenir bien trop de scènes servant uniquement de remplissage inutile (toute la partie de l'intrigue sur les rapports de Mariko avec sa sœur et sa mère).
Alors, au milieu de ce marasme, seuls quelques éléments parviendront à paraître convaincant et pas forcément ceux que l'on attendait, comme cette séquence lacrymale assez douloureuse lorsque Mariko va feuilleter un album photo et autres objets ayant appartenus à sa soeur ou encore ces scènes de chute dans le vide toujours impactantes même si ici elles seront cadrées n'importe comment.
Les différents personnages n'auront qu'une personnalité lisse et sans profondeur, mis à part Mariko qui sera évidemment quelque peu plus fouillée mais sans pour autant devenir vraiment attachante, laissant de plus une interprétation vraiment aléatoire venir régulièrement desservir le métrage, comme cet agent immobilier complètement à l'ouest. La mise en scène du réalisateur aura du mal à rester stable et cédera aux ellipses bien faciles et celui-ci aura même l'audace de se gausser du genre avec une fausse alerte racontée sous forme de malédiction stupide destinée à effrayer quelques personnages rassemblés dans l'appartement, alors qu'il n'arrivera pas faire mieux avec son script par la suite. Les effets spéciaux sont globalement probants, aussi bien pour avancer le faciès du fantôme convaincant que pour de timides plans sanglants vite évacués.
Donc, ce "appartement 1303" prouvera si besoin en était que les films de fantômes japonais orientés avec ces spectres de demoiselles aux cheveux longs et à l'œil torve tournent complètement en rond en ne parvenant plus à innover pour se répéter jusqu'à l'ennui !
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