Du "The toolbox murders" original datant de 1978, le réalisateur Tobe Hooper ne va reprendre pour sa version que le titre, en choisissant une intrigue flirtant avec le "slasher" basique pour finalement suivre une voie surnaturelle bien trop évidente pour surprendre, mais heureusement, l'auteur arrivera à parsemer son métrage de séquences plutôt réussies et pourra compter sur une interprétation adaptée.
Le script va suivre l'arrivée de Nell et de Steven, un jeune couple, dans un immeuble vétuste en pleine rénovation pour que rapidement Nell se rende compte qu'il s'y passe des choses bizarres.
D'entrée, le métrage va prendre place dans cet immeuble imposant à l'architecture étrange qui donnera tout de suite un cachet singulier au film, pour suivre une des occupante rentrant chez elle et qui va rapidement se faire attaquer par un individu masqué, la massacrant à coups de marteau, pour une séquence presque sanglante mais laissant le hors-champ prendre le dessus. Ensuite, l'intrigue va mettre en avant ses deux personnages principaux, Nell et Steven, un couple venant d'emménager dans l'immeuble pour bien vite déchanter devant la multitude de désagréments inhérents à l'endroit et notamment la présence d'un gérant et de locataires siphonnés, ce qui laissera à Tobe Hooper le champ libre pour nous dresser une galerie de personnages souriants et déjantés, dont un suspect potentiel bien facile en la personne de cet homme à tout faire très spécial. C'est ainsi que l'intrigue va avancer ses situations humoristiques sur un bon rythme, tout en plaçant régulièrement des meurtres assez sanglants, pour peu à peu faire se rendre compte à Nell que quelques chose ne tourne pas rond dans l'immeuble, avec ces disparitions étranges et ces signes cabalistiques ornant les murs, ce qui va la pousser à mener sa petite enquête.
Hélas, à partir de ce moment-là, le métrage va voir son rythme se ralentir, perdant ainsi de sa vitalité pour suivre l'investigation de Nell jusqu'à ce qu'elle découvre le secret de l'immeuble lors d'un dernier acte qui renouera certes avec une certaine vigueur mais sera complètement anticipable et donnera quand même l'impression que Tobe Hooper se cite lui-même lors d'un hommage appuyé bien facile à son "Massacre à la tronçonneuse" lors de la découverte du charnier.
A priori originale, l'intrigue comportera hélas son lot d'invraisemblance plus ou moins voyante qui viendront ternie quelque peu l'ensemble déjà bien opportuniste par moments, mais cela n'empêchera pas le réalisateur de nous offrir quelques séquences prenantes (même si les effets de surprise liés à l'apparition du tueur ne fonctionneront que moyennement, et encore…) et fournies en effets sanglants parfois volontaires (le tête coupée en deux à mi-hauteur, par exemple), tout en donnant aux décors une véritable incidence sur l'ambiance globale du film, alors que ce n'était pas forcément gagné d'avance de faire se dérouler quasiment l'intégralité du métrage entre les murs de cet immeuble.
L'autre atout du film restera ses personnages, bien travaillés et donnant souvent lieu dans la première partie du métrage à des scènes vraiment souriantes car bien décalées pour retranscrire les "joies" de la vie en appartement entouré de voisins peu discrets. Ces protagonistes bénéficieront d'une interprétation adaptée et performante, largement dominée par une Angela Bettis toujours aussi convaincante, et tandis que nous aurons droit à un caméo de Sheri Moon Zombie (dont ce sera une des rares apparitions en dehors des films de son compagnon Rob Zombie), le temps de servir de première victime au meurtrier.
Et justement, celui-ci aura un look assez graphique, jusque dans sa présentation finale guère innovante et renvoyant à une sorte de fantôme de l'opéra (version Dwight H. Little) qui aurait rencontré la vedette de "Lectures diaboliques", mais la qualité de sa prestation viendra surtout de l'outil de bricolage détournés de leur but premier pour devenir mortels.
La mise en scène de Tobe Hooper est assez classique dans l'ensemble mais utilisera hélas bien trop souvent des effets téléphonés pour garnir son suspense qui aura du mal à prendre.
Les effets spéciaux sont convaincants, surtout pour les quelques plans gores parfois bien graphiques parsemant le métrage.
Donc, ce "Toolbox murders" version 2003 se suivra sans mal grâce à un humour souriant et par la réussite de certaines séquences, mais ne fera certainement pas date dans l'histoire du genre et l'on sera même largement endroit de lui préférer l'oeuvre originale de Dennis Donnelly qui était bien moins calibrée !
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