Nous venant de Hollande, ce "Complexx" ne profitera hélas aucunement de son élément original et d'actualité (les "gamers") pour se contenter de ressasser les pires ingrédients du "survival" et du "slasher" sans aucune once d'originalité pour être en plus bien souvent incohérent et stupide jusque dans les réactions de ses protagonistes pour être uniquement sauvé par une quête de l'assassin qui arrivera à perdurer quelques temps.
Le script va enfermer quelques "gamers" dans le bâtiment où vient de s'achever une convention de jeux vidéos, pur les confronter à un meurtrier bien décidé à les éliminer un par un.
D'entrée, le métrage se montrera très classique en suivant cet adolescent (que l'on devinera bien évidemment comme étant le futur assassin) se faire maltraiter par sa mère qui va l'obliger à boire du lait qu'il à involontairement fait tomber par terre, alors que le réalisateur utilisera un montage quelque peu épileptique déjà gênant. Cette entame déjà gênante sera suivie d'une présentation de quelques uns des personnages principaux de manière plutôt originale (avec nom et jeu auquel ils jouent s'inscrivant sur l'écran) au cours d'une convention destinée aux "gamers" au cours de laquelle le meilleur créateur de jeux va leur présenter quelques images (bien pourries, soit dit en passant !) du prototype de son nouveau jeu vidéo, le tout sur un fond de musique "rock" cherchant à s'attirer les faveurs de public jeune visé.
Et l'argument largement mis en avant par le métrage au niveau du choix de ses protagonistes "gamers" s'arrêtera là puisque, après un premier double meurtre très décevant puisque ce couple s'étant isolé pour une partie de jambes en l'air sera cueilli par un inconnu de manière très soft et tué en hors champ dans le noir (pas très graphique tout cela…), les différents personnages, invités par un SMS à rester après la clôture de la convention pour tester un nouveau jeu, vont faire connaissance une fois le bâtiment fermé et vidé de ses occupants, pour rapidement tomber nez à nez avec la première victime ensanglantée et blessée. Bien sûr, chacun va douter des autres puisque n'importe qui pourra être l'agresseur, et le métrage ne va par la suite que se contenter d'entretenir cette suspicion, laissant le spectateur lui aussi chercher à découvrir l'identité du tueur, tandis que des rebondissements anodins et parfois même aberrants vont défiler sur l'écran.
En effet, les personnages vont bien entendu chercher à quitter ce bâtiment qui se révélera être hermétiquement clos avec portes et vitres blindées (mais sans système d'alarme ni détecteur de présence…), en passant notamment par les bouches d'aération, mais de façon honteusement stupide, pour en plus y revenir plusieurs fois. De plus, l'intrigue s'efforcera de casser sa routine affligeante en introduisant à chaque baisse de rythme un nouveau personnage, parfois sans raison ni souci de cohérence (le black et son revolver), essayant ainsi de masquer la bêtise de certaines situations (l'attaque du camion, complètement hors-sujet, ou encore le meurtre dans la piscine, lieu ridicule pour espérer se cacher de l'assassin). Et évidemment, le final nous réservera un double twist complètement prévisible emprunté ailleurs et pouvant même à la limite paraître prétentieux, à la vue du niveau du reste du métrage.
Heureusement, malgré cette intrigue déplorable, l'ensemble parviendra à se suivre sans aucune difficulté grâce à des situations (même absurdes) renouvelées régulièrement et grâce à cette quête de l'identité du tueur, facilement brouillée par d'éventuels motifs de vengeance ou de frénésie meurtrière qui pourrait habiter presque tous les protagonistes, le réalisateur s'arrangeant pour nous les montrer sous un jour menaçant à tour de rôle.
Par contre, le métrage restera désespérément timide à tous les niveaux, les jolies actrices n'offrant jamais la moindre séquence érotique ou même vaguement sexy, tandis que l'aspect sanglant sera ici définitivement sous-exploité pour frustrer énormément avec ces quelques meurtres soft en plus de n'avancer aucune originalité dans leurs exécutions.
Les personnages demeureront terriblement stéréotypés et n'arriveront pas à s'attirer réellement la sympathie du spectateur (sauf peut-être la mignonne Myrna), mais bénéficieront d'une interprétation plutôt convaincante. La mise en scène du réalisateur sera assez dynamique et passée l'introduction, n'utilisera plus d'effets clippesques pour au contraire essayer vainement de créer une tension avec des artifices bien communs. Les quelques effets spéciaux sont probants mais se feront trop rares.
Donc, ce "Complexx" n'apportera pas grand-chose et s'obstinera à accumuler les déboires scénaristiques même pas compensés par des efforts graphiques !
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