Réalisé en 2005 par Carlos Saura, Iberia est bien dans le style des précédents films du cinéaste espagnol. Sauf qu'ici il n'y a même plus d'histoire en tant que telle.
Le cinéaste rend hommage pendant une heure trente à Albeniz (1860-1909). D'ailleurs, dès le début du film il signale qu'Albeniz a écrit des pièces musicales traitant de l'Espagne qui sont regroupées sous le nom d'Iberia.
On comprend dès lors aisément que le film Ibéria va traiter de pièces d'Albeniz.
S'il n'y a pas d'histoire en tant que tel, ce qu'on peut quelque part regretter car Carlos Saura est trop fort pour représenter dans une même scène le rêve et la réalité, en revanche ce film est superbement chorégraphié.
C'est le résultat d'un travail qui n'est pas dû au hasard. On est subjugué par les différentes pièces d'Albeniz qui sont présentées sous nos yeux. Les qualités du film ne manquent pas.
On a d'abord un très bon travail qui a été fait sur l'éclairage, celui-ci faisant varier constamment les couleurs selon les scènes. Parfois on ne voit que des silhouettes en raison de l'éclairage. Le réalisateur joue aussi avec les différents miroirs.
Sa mise en scène est impeccable. Elle est d'une grande fluidité et elle alterne très justement les plans larges et les gros plans.
Les costumes sont également très réussis. Les femmes qui dansent sont parfois habillées de manière traditionnelle ou alors on les retrouve voilées, dans une couleur blanche, noire ou encore jaune.
Les chorégraphies sont d'une grande beauté. On se laisse transporter par toute cette beauté artistique.
Enfin, comment ne pas signaler l'excellence de la musique et sa grande diversité avec l'utilisation de pianistes, de chanteurs de jazz, de guitaristes ou encore de joueurs de flûtes.
En somme, Iberia, qui fait constamment le lien entre les coulisses et le spectacle, est une belle réussite de Carlos Saura. Notre enthousiasme est en revanche amoindri par le fait que l'on aurait souhaiter disposer d'une histoire fictionnelle, en plus de ces très belles chorégraphies.
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