Un sujet très casse gueule, de nombreux films seraient tombés dans le pathos ou la caricature totale (Chute Libre), mais le réalisateur Tony Kaye malgré quelques facilités (le gros fasciste et son patron) s’en sort avec brio.
Il est aidé par Edward Norton (le morveux de Peur Primale) qui joue le rôle de Derek, un jeune néonazi très influent dans son quartier et sa famille, bien que sa mère et sa sœur tente de le ramener à la raison, il ira jusqu’à massacrer deux noirs de sang froid, dominé par une haine envers la différence, hallucinante. Mais voilà, le personnage de Derek n’est pas tout blanc ou tout noir, ce film évite les raccourcis faciles et manichéens, chaque individu n’est pas le mal ou le bien incarné, il y a en chacun de nous, la possibilité de changement dans un sens ou dans l’autre, nul n’est à l’abri. En sortant de prison, Derek n’est plus le même, on apprend que ce jeune homme, n’est pas né raciste, que c’est beaucoup plus insidieux que cela.
Il s’est donné comme mission, de ramener à la raison son jeune frère, qui suit son chemin et c’est justement peut-être le seul bémol du film, les acteurs sont géniaux, mais alors que le matin même Danny disserte sur Mein Kampf, le soir il arrache ses drapeaux nazis.
Il aura fallut trois ans pour son grand frère et seulement quelques heures d’explication pour que son jeune frère abandonne ses idées racistes. C’est un peu léger, mais la leçon de tolérance qu’il délivre mérite d’être vu et revu, un très bon film.
L’oscar du meilleur acteur pour Edward Norton est largement mérité.
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