Le Sorgho Rouge, premier film de Zhang Yimou, lorsqu'il est sorti en 1988 représentait un bond en avant de 20 ans du point de vue esthétique jusqu'alors à l'honneur sur les écrans de la Chine populaire. D'emblée nous sommes frappés par l'insolite de la situation et par une plasticité expressive, plutôt dans la tradition japonaise : les porteurs d'une chaise sur laquelle voyage une jeune fille promise à un lépreux de 50 ans commencent à la secouer de plus en plus vigoureusement pour forcer la fiancée à se découvrir. Aussi bien la relation amoureuse qui suivra que la description d'un microcosme antérieur à la révolution possèdent densité et chaleur. Le dénouement, sous l'occupation japonaise, nous ramène à des archétypes plus connus, sans pourtant enserre le film dans une norme.
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