Ayant fini le visionnage de ce film, je reste stupéfait à l'idée que le film ait pu être boudé par les critiques comme par le public. A.I. mérite pourtant de figurer parmis les plus grands films de Spielberg ou même de Kubrick tant l'émotion qu'il dégage vous emporte. Ne voyez surtout pas cette oeuvre comme un film de S.F. faire valoir des studios ILM, on est ici à mille lieux de cela. Les effets spéciaux (parfaitement maîtrisés) ne sont là que pour servir l'incroyable mise en abîme des sentiments humains. Sur le thème d'un pinocchio réactualisé, le face à face permanent entre l'humanité d'une part, montrée ici dans ce qu'elle a de plus cruelle, et le monde des robots d'autre part, porteur, (à contre-emploi ?), de ce que l'humanité à de meilleur, insuffle au fur et à mesure du film un déchainement de sentiments contradictoires au spectateur sur sa propre nature. Comment en effet ne pas se reconnaître dans ce petit être sensible et pourtant mécanisé ? Comment ne pas prendre parti pour lui et souhaiter son salut alors même que cela signifie la fin de l'humanité ? Le film, à l'instar de Bladerunner, n'apporte aucune réponse claire à toutes ces interrogations, mais une chose est certaine, on ne ressort pas de ce film dans le même état d'esprit qu'avant d'u être entré. Un pur chef d'oeuvre, où l'ombre de Kubrick plane absolument partout (particulièrement dans ces fins, de plus en plus surprenantes et émouvantes, emboîtées les unes dans les autres à la "2001, Odyssé de l'Espace"), et où la maîtrise de Spielberg est absolue. Enfin, une mention spéciale pour le jeu des acteurs incroyanblement juste et pour la performance stupéfiante du jeune acteur jouant l'enfant robot. Incontournable.
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