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Derrière la volonté graphique parfois bien présente exacerbée par son univers oscillant entre le SM et le fétichisme bardé de cuir, ce "Girl in 3D" va s'amuser avec son sujet pourtant sérieux pour développer une intrigue prétexte à mettre en avant des personnages loufoques et des situations souriantes teintées de perversion.
Le script va suivre les déboires d'une jeune femme enrôlée comme jouet d'une rock star gothique adepte de soumission et de tortures sexuelles vicieuses, pendant que son entourage espère qu'avec l'arrivée de cette nouvelle source "d'amusement" le rocker va retrouver l'inspiration.
Après qu'une voix-off ait dénoncé la soif de gloire et de célébrité d'une certaine jeunesse, tout en avançant des chiffres sur les disparitions et autres sujets graves dans la région de Los Angeles, le métrage va tout de suite avancer son personnages principal, Vicky, une demoiselle ayant des mots avec son petit ami qui l'a entraîné à un casting pour un film érotique sans la prévenir, au point que Vicky va s'enfuir de leur appartement pour trouver refuge chez une bien étrange voisine (un transsexuel) qui va lui présenter un de ses clients, mais après une série de rebondissements Vicky va s'échapper pour finalement retrouver ce client qui va lui proposer un marché, cinquante mille dollars contre un mois en compagnie de la rock star préférée de Vicky, Stu, sans quitter sa résidence. La jeune femme va accepter sans savoir qu'elle allait se retrouver enchaînée et rapidement brutalisée par ce Stu ayant visiblement des penchants pour la souffrance de ses "jouets" qu'il torture, soumet à des jeux pervers et sexuels sans demander le moindre consentement. Pendant ce temps-là, les producteurs de la maison de disques de Stu vont se livrer à une petite guerre suite à un pari portant sur un jour précis où ce dernier doit rendre une nouvelle chanson, alors qu'il ne semble plus capable de composer quoique ce soit.
Si l'intrigue globale donnera lieu à quelques séquences plus ou moins scabreuses et osées pour rapidement avancer quelques uns des sévices subis par Vicky, le métrage ne se concentrera pas entièrement sur cet aspect voyeuriste qui ne nous sera dévoilé quasiment que par des images épileptiques rapides mais pour autant impactantes baignant dans un univers de cuir et de latex provoquant et fétichiste, pour préférer s'intéresser de près à chacun des protagonistes dont évidemment la relation entre ce Stu pas net du tout et de surcroît drogué jusqu'aux yeux et sa victime pas franchement nette non plus qui va surmonter ses souffrances pour au fur et à mesure des événements sortir du cadre et aider Stu dans ses démêlés aussi bien avec son monde philosophique délirant qu'avec des ennuis bien plus terre à terre.
Mais cela n'empêchera pas pour autant les autres personnages d'exister, bien au contraire, puisque même les plus petits seconds rôles seront porteur d'un humour froid et noir souvent perverti, offrant ainsi au réalisateur le loisir de nous gratifier de séquences souriantes et décalées mettant en avant les perversions de chacun, bien entendu le plus souvent des déviances sexuelles esquissées directement sans pour autant tomber dans le graveleux ou la gratuité, puisqu'au final le métrage n'avancera qu'un érotisme léger mais déviant et magnifié par les tenues provocantes imposées à l'héroïne.
L'intrigue en elle-même ne brillera pas en fait par son originalité, entre le "suspense" quant au retour sur la voie de l'inspiration de ce Stu et le destin de Vicky, sans oublier la rédemption du bourreau dont la vie semblera changer après un "accident", mais distillera des événements savoureux et parfois bien décalés pour faire avancer l'ensemble vers son final à la morale certes retrouvée, mais sans pour autant condamner les pulsions sadiques du rocker, qui malgré les souffrances infligées et les morts qu'il a certainement sur la conscience, sera présenté de manière à devenir assez vite sympathique, tandis que Vicky aura quand même bien du mal à interpeller le spectateur, même lors de scènes douloureuses, plaçant ainsi le spectateur dans une situation presque inconfortable.
Avec cette volonté de l'auteur de donner de l'importance aux différents personnages, l'interprétation sera soignée et crédible jusque dans l'humour très présent véhiculé par chacun, tandis que la toute mignonne Bevin Tucker jouera plus sur son physique et ses grimaces pour tenter de faire passer ses émotions, parfois bien contradictoires. La mise en scène du réalisateur est adaptée au style du film et les effets clippesques et les images kaléidoscopiques trouveront une place naturelle, hélas contrebalancés par une certaine platitude pour la mise en forme de certaines séquences qui auront tendance à faire ressembler le métrage à un simple téléfilm.
Donc, ce "Girl in 3D" assumera complètement ses déviances largement mises en avant pour devenir parfois savoureux tout en souffrant d'une certaine facilité dans son intrigue.
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