Nouvelle comédie horrifique en provenance d'Angleterre, ce "bienvenue au cottage" tiendra toutes ses promesses en alternant un humour loufoque grâce à ses personnages hautement crétins exposés à des situations décalées jusqu'à la rupture de ton opérant un revirement vers le "survival" bien sanglant et méchant qui n'épargnera personne.
Le script va mettre en scène l'enlèvement d'une demoiselle par deux loosers qui vont accumuler les bévues jusqu'à ce qu'ils se retrouvent sans le savoir sur le territoire d'un fermier aussi colossal que psychopathe.
Clairement divisé en deux parties distinctes, le métrage va d'abord commencer par poser les bases de son intrigue principale en avançant ces deux frères, David, un voyou déterminé à mener à bien le kidnapping qu'il a orchestré avec l'aide de Peter, son frère timide et pétochard embarqué dans cette affaire afin de récupérer de David la part d'héritage qui lui permettra de posséder la maison de leur défunte mère. Bien entendu, l'antagonisme entre ces deux protagonistes fournira de nombreuses situations comiques, encore alimentées par la présence de Tracey, leur otage qui se révélera être une véritable tigresse au langage ordurier leur donnant du fil à retordre. Cette première partie s'amusera à démonter le plan de David qui va invariablement foirer à chaque étape de sa réalisation au grand désespoir teinté d'énervement de ce dernier puisque Tracey (la fille d'Arnie, le tenancier d'un night-club où travaille David) va reconnaître ses agresseurs et surtout qu'Andrew, un troisième larron (et accessoirement le frère de Tracey) censé rapporter le butin versé par le père de Tracey va lui aussi faillir dans sa mission tout en se laissant suivre par deux tueurs à la solde d'Arnie. Le ton de cette entame du film sera plutôt léger, souriant pour mêler à cette intrigue pour l'instant basique à base d'enlèvement crapuleux des personnages véhiculant un humour aussi corrosif que parfois bien décalé, sans pour autant oublier de dynamiser l'ensemble grâce à une action sans cesse renouvelée par de nouveaux éléments et personnages jusqu'à cette fuite de Tracey qui va inverser les rôles et prendre Peter en otage pour s'enfuir dans la forêt et ainsi tomber sur une ferme apparemment déserte où la jeune femme va espérer trouver un téléphone.
Dès l'arrivée dans cette ferme, le ton du métrage va commencer à changer, pour devenir plus tendu (les bruits dans la cave) jusqu'à cet effet de surprise présentant une première scène sanglante inattendue qui va marquer l'entrée du film dans son second acte bien différent de ce qui l'a précédé, et ce même si le réalisateur continuera quand même à avancer des pointes d'humour au milieu de la violence gore qui déferlera sur le métrage.
En effet, cette seconde partie du film versera dans le "survival" pur et méchant pour mettre en avant son assassin très graphique qui s'en rendra avec une violence sourde et brutale aux protagonistes lors d'explosions sanglantes jouissives variées, parfois originales et surprenantes (le pied coupé) qui n'épargneront personne. Et même si ce second acte n'occupera qu'une petite moitié du métrage, elle sera pour autant soignée en allant jusqu'à par exemple nous renseigner de façon précise sur l'origine de ce boogeyman certes assez commun mais référentiel dans sa folie.
Le métrage s'axera principalement autour de ses quelques personnages pour permettre à ceux-ci d'exister vraiment, pour bien entendu parfaire l'humour (souvent noir) omniprésent en mettant en avant leur stupidité qui aura le don d'énerver David, le seul protagoniste un peu près "normal" tout en amusant franchement le spectateur mais sans réellement chercher à rendre les principaux protagonistes véritablement attachants, ce qui permettra ensuite à l'intrigue de les faire périr sous les coups de pioche ou autre instruments de jardinage du tueur sans que cela n'affecte pour au contraire continuer à faire sourire devant l'outrance et la volonté graphique mise en œuvre.
La mise en scène du réalisateur arrivera à donner un rythme continu et vif à l'ensemble tout en suivant l'action de près et en utilisant parfaitement la profondeur des arrières plans pour alimenter un suspense avéré.
Les effets spéciaux sont convaincants pour les scènes sanglantes de la seconde moitié du film qui seront graphiques, expansives et directes sans pour autant sombrer dans la démesure, tandis que le maquillage du boogeyman pourra quant à lui sembler quelque peu trop voyants et ainsi guère réaliste.
Donc, ce "Bienvenue au cottage" assumera complètement son postulat de base pour embarquer son spectateur dans une aventure terriblement drôle avant de devenir furieuse et sanglante avec une capacité à marier ces deux éléments pas forcément compatibles avec brio et sans pour autant tomber dans la parodie grâce à un respect total du genre et de ses codes !
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