Inspiré du célèbre jeu de rôles, ce "Donjons & dragons" fera pourtant peine à voir tant son intrigue semblera superficielle, mal découpée et surtout stérile, tandis que la direction d'acteurs sera affligeante, tout comme l'humour puéril qui finira de faire sombrer le métrage ne venant en aucun cas honorer le genre auquel il appartient.
Le script va suivre les déboires de deux jeunes voleurs embarqués dans une quête qui les dépasse un peu ayant pour but d'empêcher un vilain méchant de s'emparer du trône du royaume en renversant la jeune princesse désireuse de rétablir l'égalité entre les mages et les gens communs, dénomination peu flatteuse pour qualifier le peuple.
Dès sa première séquence (après quand même l'obligatoire petit laïus définissant l'univers de l'empire d'Izmer), le métrage va mettre en avant le méchant de l'intrigue, le vil Profion (quel nom…) essayant grâce à un bâton magique de contrôler un dragon qu'il retient prisonnier, mais malheureusement, cela ne fonctionnera que quelques instants et Profion devra tuer le dragon en laissant une grille lui tomber dessus, pour devoir alors fomenter un autre plan pour renverser la jeune princesse Savina dirigeant l'empire et voulant changer les choses pour instaurer une égalité entre les différentes castes de cette société dominée par les mages. Cet autre plan sera de lever le conseil des magiciens contre Savina afin d'obliger celle-ci à rendre son propre bâton lui garantissant l'obéissance des dragons d'or, tout en cherchant par ailleurs à obtenir un autre bâton qui lui permettrait de contrôler les dragons rouges. Pendant ce temps, deux jeunes voleurs vont décider sur un coup de tête d'aller piller l'école de magie du coin, sans savoir que dans celle-ci complote en faveur de Savina un vieux mage ayant en sa possession le parchemin indiquant où se trouve le bâton des dragons rouges. Bien évidemment les deux voleurs vont se faire prendre par Marina, une jeune bibliothécaire un peu magicienne aidant le vieux mage juste au moment où Azmath, l'homme des basses besogne de Profion et sa garde investissent l'école pour faire parler le vieux mage. Bien entendu, le trio ainsi formé va réussir à fuir avec la parchemin, pour ainsi lancer une intrigue qui fera s'accumuler avec un sens de l'ellipse prononcé des situations oscillant entre le grotesque et l'acceptable (le labyrinthe), tout en étoffant le groupe de "gentils" de nouveaux personnages parfois hauts en couleur (le nain).
Mais hélas cette intrigue demeurera classique dans son cheminement pour se contenter d'avancer des situations amenant de pièges et des épreuves dont évidemment les héros sortiront vainqueurs et notamment Ridley, le jeune héros qui bien évidemment après une phase d'antagonisme s'éprendra de Marina, et en plus assurera quasiment à lui seul la réussite de l'aventure, reléguant les autres personnages au poste de spectateurs ou d'auxiliaires. Ces situations resteront souvent faciles et superficielles, en plus d'être hautement prévisibles et la menace omniprésente du méchant Azmath finira par lasser sérieusement puisqu'à chaque fois les héros finiront par s'en sortir (enfin, pas tous… fallait bien une petite séquence lacrymale).
En plus, les dragons promis par le titre se feront sérieusement attendre passée l'introduction, pour ne venir honorer qu'un final en images de synthèse ratées et fortement visibles.
Les décors alterneront entre le kitsch même pas assumé et le dénuement le plus total pour ne pas parvenir à recréer une image propre au film, mais l'un des principaux défauts du métrage, en plus de son histoire commune et vaine, sera l'interprétation complètement bafouée qui viendra achever de rendre l'ensemble ringard mais heureusement suffisant vivant pour ne pas ennuyer. Effectivement, les acteurs seront quasiment tous mauvais et surjoueront à mort dans leurs registres respectifs, entre Jeremy Irons dans le rôle du vilain Profion qui cabotinera plus que de raison et grimacera de manière risible, tandis que la belle Zoe McLellan adoptera des mimiques définitivement inappropriées, et le héros joué par Justin Whalin sera d'une fadeur sans nom. Par pudeur, on ne s'étendra pas sur la prestation de Marlon Wayans et son comique plus que déplacé, et c'est ainsi que seul Lee Arenberg tirera son épingle du jeu en nain certes grotesque mais amusant, grossier et, entre autres détails croustillants, incapable de manger sans s'en coller plein la barbe.
La mise en scène du réalisateur apportera une certaine vivacité à l'ensemble mais peinera largement manipuler les inserts numériques flagrants, hérités d'effets spéciaux foireux à cause de cela, réduisant par exemple de la sorte à néant l'impact qu'aurait pu avoir la séquence finale.
Donc, ce "Donjons & dragons" constituera un ratage presque complet, qui s'il arrivera à satisfaire son public à peine sorti de la prime enfance, aura le don d'irriter et en tout cas de décevoir fortement les autres !
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