Il y a tout juste 30 ans, en 1979, Francis Ford Coppola, présenta Apocalypse Now dans sa version inachevée au Festival de Cannes et remporta la fameuse palme.
En 2001, il décida de représenter le film, en version longue avec 49 minutes de scènes supplémentaires, ce qui n’est pas rien.
Le film commence, à la manière d’un jeu vidéo, la guerre semble être un amusement, les Américains débarquent sur une plage nord-vietnamienne sur l’air de la chevauchée fantastique de Wagner, du haut de leur hélicoptère ils mitraillent sans discontinuer, on ne voit quasiment aucun mort, tout est très excitant et esthétique avec ces fumigènes, ces explosions. Un jeune soldat ira jusqu’à dire que c’est trop cool, un ancien champion de surf ira même jusqu’à surfer sur la scène de guerre et le chef de l’escadron, ira jusqu’à dire qu’il adore l’odeur du napalm au petit matin. La guerre semble être un amusement.
Après cette scène anthologique et surréaliste, le film s’intéresse au lieutenant Willard chargé de tuer au Cambodge le Colonel Kurtz décrit comme un fou sanguinaire après avoir perdu la raison. Pour cela, il est accompagné d’un petit groupe de jeune soldat, tous ensembles, il remonte le Mékong, et au fur et à mesure que l’armée américaine s’éloigne et la relative sécurité n’est plus qu’un souvenir, le lieutenant découvrira sur son chemin, l’absurdité de la guerre. Les soldats et les femmes croisées le long du Mékong, sont déshumanisés, il va même jusqu’à échanger un bidon d’essence pour les faveurs de pin-up.
Cette version longue, présente la scène des anciens colons français, très intéressante et qui présente une image crédible et judicieuse de la situation. Les Français sont recroquevillés sur leur terre et ne comprennent pas l’intérêt de cette guerre, celle des américains, autant les Français cela avait un sens dans une guerre coloniale, mais pourquoi cette guerre ?
Au fil du Mékong, l’ambiance est de plus en plus sombre, la guerre fait des morts et pas seulement des militaires, des exactions sont commises.
Puis vient la scène finale avec le Colonel Kurtz qui a perdu tout sens commun, un véritable gourou psychopathe, jouer par Marlon Brando. Le colonel Kurtz devra aller contre ses principes, mais la fin sonne comme une note d’espoir pour l’avenir.
Le début du film, s’intéressait à l’impact collectif d’une guerre, pour se terminer sur l’impact psychologique et individuel.
Un film beaucoup plus philosophique, qu’un véritable film de guerre, d’ailleurs la fin peut-être interprétée de plusieurs façons.
Le principal soucis de cette version Redux, c’est sa durée, c’est un film éprouvant et 3h15, c’est très long, trop long.
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