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Réalisé par Umberto Lenzi, l’un des maîtres du "poliziottesco", ce "Le clan des pourris" se servira d'une intrigue plutôt banale mais plus que fertile en rebondissements et en action pour mettre en avant ses personnages hauts en couleurs et notamment ce "Poubelle", un voyou irrésistible.
Le script va obliger un inspecteur à collaborer avec un petit truand pour retrouver une fillette gravement malade enlevée par des truands attendant la rançon.
D'entrée, le réalisateur va s'amuser avec son spectateur en lui proposant un générique de western qui s'avérera être un film diffusé sur l'écran de cinéma d'une prison et regardé par quelques détenus dont l'un d'eux, surnommé "Poubelle", va s'absenter pour aller aux toilettes et se faire assommer et enlever par un individu circulant à son gré dans la prison. Ce sera lorsque "Poubelle" sera réveillée et après un truculent arrêt à un barrage policier que Sarti, l'accompagnateur de "Poubelle", avancera son identité d'inspecteur de police et ne tardera pas à expliquer à son interlocuteur le but de cette sortie de prison peu orthodoxe.
En effet, "Poubelle", par sa connaissance du Milieu, est le seul à pouvoir aider Sarti à mettre la main sur la bande de Brescianelli, un dangereux truand ayant kidnappé une fillette gravement malade et risquant de mourir si l'affaire traîne en longueur. Bien malgré lui au départ, "Poubelle" va accepter d'aider Sarti d'abord en s'octroyant l'aide d'un trio de petits malfrats, la bande du Calabrais, qu'ils vont par un habile stratagème forcer à collaborer, avant de se lancer dans une quête d'informations qui va occuper une bonne partie du métrage.
En effet, l'intrigue va accumuler ses rebondissements en plaçant sur la route de Sarti et de ses nouveaux "amis" tout un tas de protagonistes ayant un rapport avec la bande à Brescianelli et qui vont être contraints bien souvent par la force de donner des informations ou des indices permettant à Sarti d'avancer. Cela permettra au réalisateur de reprendre à son compte un certain nombre des figures obligées du genre, avec braquage de bijouterie, poursuites automobiles effrénées et autres passages à tabac porteurs d'une violence sèche qui n'hésitera pas par ailleurs à frapper les quidams ayant le malheur de passer par là ou se trouvant sur le chemin des uns ou des autres, le tout d'une manière volontaire frôlant le sadisme (la séquence du landau, par exemple) en toute impunité.
Même sans jamais chercher à verser dans le polar sécuritaire, ni à présenter Sarti comme un justicier, le métrage va quand même se faire le témoin de son époque et de la violence omniprésente en avançant, en plus des méfaits principaux, des exactions dispersées et n'ayant pas de rapport direct avec l'intrigue mais dénonçant de fait le climat d'insécurité régnant sur l'Italie à cette époque perturbée.
Mais au-delà de cette intrigue guère originale sur le fond, le métrage pourra compter sur ses personnages pour facilement arriver à devenir savoureux, déjà avec cette ambiguïté et cette dualité de l'inspecteur Sarti, obligé dans un premier temps de se faire passer pour un ennemi de Brescianelli pour amadouer la bande du Calabrais et devant surtout cohabiter avec ces truands, quitte à trouver de l'argent public destiné à payer quelques indicateurs dans une immoralité affichée clairement, ce qui ne sera pas toujours évident pour ce flic habitué à la manière forte. Et ce sera surtout sa relation avec "Poubelle" qui sera croustillante grâce à ce dernier qui sera incontestablement le personnage central du film avec sa présence charismatique et haute en couleurs, imprévisible et gouailleur tout en imposant des répliques mémorables et franchement très drôles qui le rendront irrésistible et attachant.
Cela contrastera donc bien évidemment avec le méchant de service, froid et impitoyable, prêt à se faire refaire le visage pour demeurer incognito et dont les violences verbales resteront choquantes, surtout lorsqu'il s'adressera sans ménagement à sa petite victime qu'il considérera comme moins que rien dans une "belle" preuve d'inhumanité.
Umberto Lenzi pourra largement compter sur une interprétation excellente pour donner vie à ces personnages charismatiques, Tomas Milian en tête qui sera plus qu'excellent dans le rôle de "Poubelle", tandis que Claudio Cassinelli sera également remarquable pour jouer l'inspecteur Sarti, laissant Henry Silva interpréter avec son charisme naturel Brescianelli et que parmi les seconds rôles on retrouvera des habitués comme Giuseppe Castellano.
La mise en scène d'umberto Lenzi est largement adaptée au propos du film en étant bien nerveuse et dynamique pour parvenir à garder un rythme constant et régulier.
Donc, ce "Le clan des pourris" arrivera à se démarquer des nombreux polars italiens de l'époque par sa touche humoristique terriblement savoureuse tout en restant bardé d'une action sans cesse renouvelée porteuse d'une violence volontaire et d'un brin de sadisme !
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