Réalisé par Alex Turner, précédemment auteur de "Dead birds" et ses splendides créatures, ce "Les dunes de sang" va mélanger un univers de film de guerre au film d'épouvante pour hélas chercher à privilégier une ambiance misant sur l'attente à l'action, pour obtenir donc un résultat au rythme défaillant venant quand même nuire à l'intérêt porté aux déboires de ces G.I. en plus guère attachants.
Le script va envoyer sept soldats américains surveiller une route en plein désert des talibans, mais après que l'un d'eux ait détruit une statue représentant un djinn, ils vont sournoisement être attaqués par l'entité ainsi libérée.
Dans sa première séquence, le métrage va laisser le seul survivant d'un groupe de G.I. se retrouver face à son supérieur pour revivre sous forme d'un kaléidoscope d'images rapides ce qu'il a vécu, laissant alors le métrage prendre la forme d'un long flash-back pour nous conter la destinée de ces soldats.
C'est ainsi que les différents protagonistes vont nous être présentés pour avancer des personnalités stéréotypées de jeunes militaires ne parlant quasiment que de sexe, alors qu'ils vont se rendre sur le terrain de leur nouvelle mission, surveiller une route censée être pratiquées par des membres d'Al-Qaïda pour acheminer du matériel de guerre. Mais en chemin ils vont s'arrêter et découvrir une statue ancestrale sur le flan d'une montagne et l'un d'eux va s'amuser à lui tirer dessus, la faisant tomber en mille morceaux, sans que cela ne gêne les uns ou les autres.
Ensuite, le métrage va suivre l'installation de ces militaires dans une baraque abandonnée au sein de laquelle ils vont découvrir des cadavres humains, traces d'un bombardement au phosphore, et donc devoir nettoyer les lieux avant d'emménager. Cette mise en situation des personnages ne traînera pas trop en longueur mais c'est ensuite que les choses vont se gâter.
En effet, l'intrigue aura alors bien du mal à renouveler ses situations et si quelques prémices de la présence maléfique vont se faire sentir au travers des cauchemars de l'un des militaires, le métrage aura bien du mal à meubler le reste, relançant vaguement l'intérêt avec l'arrivée d'une autochtone avec qui ils n'arriveront pas à communiquer et maintiendront prisonnière.
Et il faudra donc patiemment attendre le premier meurtre, précédé d'hallucinations morbides, pour que l'intrigue décolle enfin quelque peu, faisant sombrer certains protagonistes dans la folie, tandis que l'entité maléfique va se manifester de manière un peu plus virulente mais sans réelle ampleur en ne ménageant que de rares effets de surprises réussis (le bras allongé, le viseur du fusil), pour se traîner jusqu'au final prévisible et ce dernier plan attendu sans avoir réussi à impliquer le spectateur pour différentes raisons.
Déjà, ces personnages lisses et presque stupides dans leurs réparties ne parviendront jamais à devenir un minimum sympathiques et encore moins attachants, laissant de fait le spectateur hors de l'intrigue sans aucune implication sérieuse. Ensuite, l'intrigue peinera à installer son huit-clos aux abords de cette ruine qui servira de repaire aux G.I. et surtout les rebondissements se manifesteront avec une telle parcimonie que chaque situation semblera s'éterniser plus que de raison, sans qu'une véritable ambiance ne vienne créer un minimum de tension, et les événements resteront quand même facilement anticipables aussi bien sur le fond que sur la forme, tuant tout suspense dans l'œuf.
Enfin, la créature maléfique sera bien avare se sa présence à l'écran pour laisser filer les minutes sans se montrer, ce qui sera quand même dommage car une fois encore après les bêtes remarquables de "Dead bird", Alex Turner saura se montrer original au niveau du visuel de son djinn qui possédera un look original dans ses apparitions sous différentes formes tout aussi impactantes les unes que les autres.
L'interprétation sera cohérente mais sans charisme à l'écran, tandis que la mise en scène du réalisateur sera bien trop posée tout en magnifiant de splendides décors naturels largement mis en avant. Les effets spéciaux sont probants, pour quelques petits effets sanglants guère appuyés mais efficace, tandis que le djinn bénéficiera de maquillages réussis, mais certaines animations numériques resteront visibles.
Donc, ce "Les dunes de sang" pêchera à cause d'un rythme défaillant qui viendra plomber une intrigue pourtant pas inintéressante mais desservie par de trop rares situations graphiques ou tendues !
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