A partir d'une intrigue qui servira de prétexte, ce "Hypertension" va nous offrir une heure trente de pur délire décérébré complètement jouissif et débridé, blindé d'action et ne faisant certes jamais dans la finesse, mais cette accumulation de séquences menés tambour battant fera largement plaisir à voir pour peu que l'on se prenne au jeu.
Le script va suivre les péripéties d'un tueur à gages empoisonné et devant doper son adrénaline pour retarder l'effet du poison, ce qu'il va faire en se mettant à la recherche de ses "meurtriers".
Le métrage ne va pas perdre un instant pour lancer son action, en suivant le réveil de Chev Chelios en caméra subjective pour bien nous faire partager le malaise qui va étreindre cet homme voyant flou et ayant du mal à se déplacer jusqu'à son séjour où il va trouver un DVD sur lequel sera gravé "fuck you" et qu'il va insérer dans son lecteur, pour y découvrir un malfrat typé, Verona, lui relatant son empoisonnement effectué pendant son sommeil à l'aide d'un cocktail chinois injecté dans sa nuque. Pris de colère, il va exploser son téléviseur avant de monter en voiture pour bien entendu rouler à vive allure tout en téléphonant à ses connaissances pour retrouver Verona, à sa petite amie qui ne répondra pas pour l'instant et à son médecin injoignable. Chelios va alors peu à peu prendre conscience qu'il lui faudra rester énervé et avoir recours à l'adrénaline pour résister à ce poison au cours d'une journée qui sera forcément mouvementée.
Et en effet, le métrage va se dérouler à cent à l'heure pour suivre les déboires de son personnage principal, d'abord pour une course-poursuite avec la police dans un centre commercial qui finira dévasté, plus loin pour quelques bagarres sanglantes, mais aussi pour une partie de sexe improvisée en public, quand ce ne sera pas un hôpital qui subira la visite du condamné à la recherche d'adrénaline de synthèse.
Bien entendu résolument et quasiment uniquement tourné vers l'action le métrage saura alterner ses situations pour se montrer violent avec un soupçon de gore, mais aussi cocasse dans une violence cartoonesque débridée qui lorgnera aussi épisodiquement vers l'univers du jeu vidéo. L'humour ne sera pas en reste puisque le personnage principal devra agir de manière précipitée en engendrant des catastrophes ouvertement immorales (les personnes âgées bousculées dans l'hôpital par exemple) et en agissant avec une précipitation le faisant se moquer des apparences, mais les deux réalisateurs vont aussi parsemer le métrage de clins d'œil terriblement souriants volontaires, décapants et ouvertement irrévérencieux (la perruque explosée).
Pour donner vie à un tel condensé d'action, les auteurs vont heureusement adopter une mise en scène extrêmement ludique et survoltée pour dynamiser au maximum chaque situation, tout en réussissant à adapter le style au rythme cardiaque de Chelios et en nous faisant aussi partager ses troubles de la vision et ses hallucinations récurrentes dues aux drogues dures qu'il se sera administrer pour doper son adrénaline, donnant lieu à des scènes pour le moins amusante mais parfois presque déplacées (l'ascenseur).
Si l'idée de base restera intéressante et originale, l'intrigue arrivera à éviter tout effet de lassitude en arrivant à se renouveler régulièrement pour ne pas devenir redondant dans ses événements, avec par exemple l'arrivée de nouveaux protagonistes et notamment la petite amie qui symbolisera à elle seule l'esprit humoristique quelque peu stupide du métrage tout en donnant une vague profondeur au script avec la double vie menée par Chelios, mais cela se fera sans jamais ralentir le rythme global toujours endiablé.
L'interprétation est convaincante, arrivant même presque à faire passer des situations énormes, largement dominée par un Jason Statham habité, tandis que la mise en scène des deux réalisateurs issus de l'univers de la publicité (et cela se verra à l'écran) est adaptée et vive, dynamique, mais offrira des plans parfois trop saccadés et leur style pourra surprendre et même agacer quelque peu lors de l'entame du métrage, avec notamment ces ralentis et autres arrêts sur images intempestifs. Les quelques effets spéciaux sanglants sont probants, et les cascades sont chorégraphiées de manière parfaite.
Donc, ce "Hypertension" offrira un spectacle complètement déjanté, jouissif et décapant pour une action débridée qui ne laissera aucun répit à son spectateur !
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