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CRITIQUE DVD


LE DERNIER MONDE CANNIBALE




Titre : Le dernier monde cannibale

Version : Française
Auteur de la critique : Nicore
Date de la critique : 04/08/2009

Cette critique a été visitée 702 fois. Aide

 

Editeur : Neo Publishing
Année de sortie au cinéma : 1978
Date de sortie du DVD : 13/09/2005
Durée du film : 90 minutes


Résumé : En route pour l'île de Mindanao, un avion avec quatre passagers, s'écrase dans la jungle. La nuit tombée, les rescapés sont agressés par des cannibales et seuls Robert Harper et Rolf parviennent à s'échapper. Mais très vite les difficultés rencontrées dans cette forêt hostile les séparent et Rolf disparaît. Perdu et affamé, Harper est finalement capturé par une tribu pour être soumis aux pires atrocités...
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Avis Artistique
Avis sur le film :   (8/10)

Avant que le cinéaste italien Ruggero Deodato parvienne à choquer avec son sulfureux "Cannibal holocaust", il avait déjà fait une incursion dans le sous-genre avec ce "Le dernier monde cannibale", largement moins réputé mais pour autant parfois troublant, brutal et sans équivoque pour suivre une intrigue mêlant au "film de jungle" une étude anthropologique poussée sur les mœurs d'une tribu occasionnellement cannibale.
Le script va laisser un avion et ses passagers s'écraser dans la jungle pour bientôt s'intéresser au sort de l'un d'eux, devenu prisonnier d'une tribu de primitifs.
Après un petit laïus nous prévenant que l'intrigue est tirée d'une histoire vraie et que les rites et mœurs des cannibales du film sont réels pour avoir été observés, le métrage va nous présenter succinctement ses personnages principaux, Robert Harper, une entrepreneur à le recherche de pétrole qui rejoindra par avion, avec son ami l'anthropologue Rolf, ainsi que le pilote et la petite amie de ce dernier, un campement d'hommes travaillant pour lui, pour uniquement laisser ces personnages converser sur les dangers de la jungle et tenter sans succès de joindre par radio la camp vers lequel ils se dirigent. Arrivés au dessus de leur destination, l'avion va amorcer une descente et se poser périlleusement, endommageant au passage légèrement l'avion, obligeant le pilote à se lancer dans des réparations, tandis que Robert et Rolf vont aller s'enquérir de la destinée des employées de Robert. Le petit campement découvert sera bien entendu vide de ses habitants, avec pour seul indice un couteau rudimentaire et ensanglanté de mauvaise augure puisque susceptible d'après Rolf d'appartenir à une tribu de cannibales très primitifs. La découverte d'un corps en piteux été viendra confirmer le sort guère enviable des disparus, mais bien qu'effrayé le quatuor ne pourra pas quitter les lieux avant le lendemain, la nuit commençant à tomber.
Au cours de cette nuit, Swan, la compagne du pilote disparaîtra dans des hurlements alors qu'elle était sortie pour assouvir un besoin pressant lors d'une séquence cherchant à installer un petit suspense (l'apparition appuyée d'un visage de cannibale en arrière-plan) mais demeurant bien prévisible. Le lendemain, le pilote va vouloir à tout prix partir à la recherche de Swan, entraînant avec lui Robert et Rolf, et suite à une série de rebondissements attractifs (le piège), les deux survivants vont se retrouver complètement perdus et bientôt séparés après diverses situations issues du "film de jungle" assez dynamiques.
L'intrigue rentrera véritablement dans le vif du sujet lorsque Robert, végétant après avoir avalé des champignons vénéneux pour se nourrir, va être capturés par des primitifs qui vont l'emmener dans leur tribu.
L'intrigue adoptera alors un ton naturaliste pour suivre les déboires de Robert, qui sera d'abord scruté, déshabillé et tripoté sans tabou par les cannibales lors d'une longue séquence aussi troublante qu'envoûtante tout en étant très crue lorsque les primitifs vont lui palper le sexe. Robert, du fond de son cachot, pourra alors suivre la vie et les mœurs de ces primitifs, aussi bien pour les voir se nourrir d'un crocodile qui sera éventré et découpé devant la caméra que pour être le témoin d'une terrible torture subie par l'un des leurs ayant fauté, tandis que peu à peu robert va perdre son humanité, ce qui sera largement vérifié plus tard lorsqu'il réussira à s'échapper en emmenant avec lui une autochtone qu'il finira par violer, ce qui n'empêchera pas cette demoiselle au physique avantageux de tomber amoureux de lui au point de chasser et de lui trouver de la nourriture. Cette étrange relation occupera une partie du dernier acte du film jouant par ailleurs sur une tension avec ces cannibales restant à l'affût et sur les chances de survie de Robert, ce qui nous vaudra également une scène achevant la déshumanisation du personnage proprement terrible et en même temps émouvante.
En bon "film de cannibales", le métrage avancera quelques scènes de repas peu ragoûtantes prétexte parfois à quelques effets sanglants démonstratifs, mais une fois encore les animaux feront les frais du tournage, avec plusieurs séquences de tueries "snuff" barbares servant l'étude des mœurs des primitifs, mais aussi ailleurs complètement gratuites lorsque ce seront des serpents qui se nourriront.
Ruggero Deodato fera preuve d'un mauvais goût sporadique précurseur de "Cannibal holocaust" notamment pour une séquence d'infanticide très crue mais plombée par une mise en scène comptant sur des stock-shots animaliers ratés pour assurer le spectacle. Ces nombreux inserts issus de documents animaliers auront tous du mal à s'intégrer au reste du métrage et donneront un air très "cinéma-bis" au film au soulignant son petit budget.
Le tournage en décors naturels permettra au réalisateur de nous gratifier de paysages grandioses de toute beauté qui contrebalanceront ces stock-shots pour offrir une crédibilité qui sera même troublante lors de la partie centrale du film se déroulant dans la tribu de cannibales.
L'interprétation est convaincante, portée par Massimo Foschi qui restera très réaliste et dont le regard halluciné en dire long sur ses tourments internes, tandis que la mise en scène de Ruggero Deodato, mis en part ces petits écueils dus aux stock-shots sera adaptée, impliquante et très proche de l'action pour nous la faire de l'intérieur. Les effets spéciaux sont plutôt rudimentaires mais tiendront la route pour demeurer réalistes.
Donc, ce "Le dernier monde cannibale" pourra constituer une bonne entrée en matière pour préparer les non-initiés au choc "Cannibal holocaust" mais sera également agréable à suivre et saura se faire très largement apprécier des amateurs du sous-genre !


 
Avis Technique
Avis sur l'image :   (2/3) Avis sur le son :   (2.5/3)

L'image a une forte tendance à perdre ses détails lors des séquences se déroulant dans l'obscurité.

La bande-son est convaincante, avec une partition musicale adaptée et soulignant parfaitement les temps forts du film.

Avis sur les bonus & l'interactivité :   (1.5/3) Avis sur les visuels :   (0.5/1)

Les menus animés ont un excellent graphisme doublé par des bruitages volontaires. Les bonus proposeront une courte introduction du réalisateur, suivie par une série d'interviews de ce dernier qui reviendra aussi bien sur sa carrière que sur sa passion de la caméra, mais également sur le tournage du métrage, laissant la fiche technique, quelques filmographies et la bande-annonce clore ces bonus concis mais intéressants.

Le fourreau cartonné avancera une affiche simple mais impactante, tandis que son verso lancera un avertissement clair, laissant la jaquette proposer une des affiches originales du film pour un verso complet et classique. Le disque reprendra simplement le visuel du fourreau, avec un trou central assez mal placé et tandis que les logos resteront visibles, contrairement aux mentions plutôt discrètes.


Note finale :

  (14.5/20)


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